Il est surprenant de voir que la victoire de Donald Trump suscite plus de contributions et de polémiques statistiques que d’analyses et de conclusions politiques examinant les causes et les conséquences de l’onde de choc américaine. Comme chacun sait qu’on peut faire dire aux chiffres et aux statistiques beaucoup de choses, notamment lorsqu’il s’agit, comme c’est le cas jusqu’alors, de statistiques fondées sur des enquêtes à la sortie des urnes ou par téléphone (cf. par exemple l’enquête publiée dans le New York Times -14 novembre 2016 - basée sur des questionnaires complétés par 24537 votants dans 350 centres électoraux répartis dans tout le pays, incluant également 4398 interviews téléphoniques, y compris auprès de certains abstentionnistes). Ces données sont certes intéressantes et utiles, mais la répartition démographique, qu’elle soit urbaine ou rurale, par âge, par sexe, par niveau culturel, par « ethnie », est une grille d’analyse insuffisante pour rendre compte des évolutions politiques et sociales que connaît le pays.