Dossier : Où en est l’altermondialisme dans le contexte de la crise globale du capitalisme et de la montée de l’extrême droite ?, jeudi 26 septembre 2024 , par Gérard Noiriel
Les régimes démocratiques reposent sur une logique parlementaire qui permet, normalement, au parti (ou à la coalition) qui a remporté le plus grand nombre de suffrages d’exercer le pouvoir d’État. C’est ce qui explique la bipolarisation du jeu politique entre une majorité et une minorité, centrée en France autour du clivage droite/gauche. Dans ce type de régime, le choix des sujets qui sont mis au centre du débat public (ce qu’on nomme en sciences politiques « la mise à l’agenda ») est d’une importance capitale. Les souffrances humaines, les injustices, les inégalités peuvent alimenter une infinité de causes qui mériteraient d’être défendues publiquement. Mais seul un petit nombre d’entre elles font l’objet d’une politisation. Et c’est le rapport de forces entre ceux que j’appelle les « professionnels de la parole publique » qui explique comment s’opère la sélection des bonnes causes à tel ou tel moment.