Originellement, la démographie est née, en Angleterre au milieu du XVIIe siècle, sans doute sous l’impulsion de John Locke, en s’intéressant centralement à la mortalité, avec la publication, en 1662, des Observations naturelles et politiques sur les tables de mortalité de la ville de Londres (H. Le Bras, Paris, Gallimard/Le seuil, 2001). Il est vrai qu’il fut longtemps impossible d’avoir des statistiques de valeur équivalente pour la natalité, compte tenu du fait que l’enregistrement effectué était celui des actes de baptême et qu’il conduisait ainsi à sous-estimer les naissances, ainsi que la mortalité infantile qui était celle de toutes les sociétés anciennes. Heureusement, cette origine politique de la démographie eut, pour effet attendu, un siècle plus tard, de commencer à améliorer les niveaux d’hygiène, de santé publique et de surveillance générale des conditions de vie de toute la population, et notamment des femmes et des enfants.