Daniel Bachet

Dossier : Où en est l’altermondialisme dans le contexte de la crise globale du capitalisme et de la montée de l’extrême droite ?, jeudi 26 septembre 2024, par Daniel Bachet

Les grandes sociétés du numérique occupent aujourd’hui les premières places mondiales en termes de capitalisation boursière. Aux États-Unis, Google (Alphabet), Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft sont des multinationales qui coordonnent des maillons de chaînes de valeur dispersées dans le monde entier à l’aide de réseaux et d’algorithmes. C’est le cas également de leurs concurrents chinois Baidu, Alibaba, Tencent et Xaomi (BATX) qui collectent massivement les flux de données numérisées en les transportant par les réseaux de télécommunication et en les traitant à l’aide de micro-processeurs. Ces sociétés de capitaux sont des plateformes, c’est-à-dire des infrastructures numériques ou ensembles d’ordinateurs connectés en réseaux et gouvernés par des algorithmes. La maîtrise des flux de données numérisées est à l’origine des profits considérables des sociétés, mais contribue également au pouvoir militaire grandissant des États.

Au mois d’octobre 2017, le gouvernement a annoncé une réflexion sur l’objet social de l’entreprise dans le cadre de son projet de réforme dénommé « Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises » (PACTE). S’agit-il de mettre au premier plan les ambitions sociales et environnementales de notre système socio-productif pour une autre manière de produire, plus sobre et plus écologique ? Et dans ce cas, comment concilier ces nouveaux objectifs avec les logiques plus classiques de profit et de rentabilité financière ? Le problème lancinant depuis plusieurs années était celui de « l’objet social » de l’entreprise qui aurait pu être réformé par une intervention législative.