Je voudrais d’abord remercier Jean-Marie Harribey pour sa lecture attentive de mon livre et pour ses commentaires bienveillants. Dans ce qui suit, je vais brièvement tenter de clarifier ce qui semble faire obstacle à une convergence plus grande de nos points de vue. Le problème central tient à la définition même du capital fictif. Un concept que Jean-Marie Harribey refuse de saisir dans sa globalité, écartant les créances bancaires et les dettes publiques, pour ne retenir qu’une délimitation rétrécie du capital fictif « au sens strict », incluant la valeur de marché des actions et des produits dérivés. Cette tentative de réduction empêche, à mon sens, de mobiliser la puissance du concept de capital fictif pour saisir la spécificité du capitalisme financiarisé et, ainsi, mieux le combattre.