Alors que le nombre de multinationales connues pour leurs violations des droits de l’homme et leurs exactions en tout genre, y compris pour des dévastations écologiques, ne cesse de s’accroître, il n’existe toujours pas de traité international contraignant qui encadre véritablement leurs activités et qui offrent des recours aux populations. En 2014, l’Équateur et l’Afrique du Sud ont néanmoins déposé auprès du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU un projet de résolution visant à élaborer de nouvelles normes internationales contraignantes sur les entreprises multinationales et les droits humains. Malgré l’opposition de la France, de l’Allemagne et des États-Unis, la résolution a été adoptée (voir notre communiqué). Après des décennies de discussions et tentatives infructueuses, le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a donc pris une décision importante sur le chemin d’un éventuel futur traité international régissant les activités des multinationales (lire cette interview Vers la fin de l’impunité pour les entreprises transnationales ? pour en saisir les enjeux).
Un groupe de travail intergouvernemental regroupant un certain nombre d’États du Conseil des Droits de l’Homme a été mis en place. Il se réunit pour la seconde fois à Genève du 24 au 28 octobre (l’agenda de la réunion). La campagne mondiale pour démanteler le pouvoir des multinationales (http://www.stopcorporateimpunity.org/) dont Attac France est membre, en collaboration avec une alliance encore plus large, l’Alliance pour un traité (http://www.treatymovement.com/), organise une semaine de mobilisations pour exiger des États membres de l’ONU qu’ils écoutent nos exigences en faveur de règles contraignantes et ambitieuses pour mettre fin à l’impunité des multinationales. Occasion également de faire entendre les voix des populations victimes des violations et exactions commises par les entreprises multinationales.
Cette semaine de mobilisations vise notamment à faire prendre conscience des dispositifs institutionnels (accords internationaux etc.) qui concèdent aux multinationales une véritable impunité : l’asymétrie existante entre les entreprises et les populations est d’autant plus renforcée que les multinationales ont obtenu des États de solides traités internationaux et mécanismes d’arbitrages qui leur confèrent un pouvoir gigantesque sur nos vies et notre avenir. Un pouvoir qu’il est urgent de démanteler. A l’intérieur de l’ONU, plusieurs activités (side events, conférences de presse, suivi des négociations) permettront de suivre les négociations et d’intervenir directement auprès des représentants des États-membres pour que la voix des populations impactées soit entendue. Et à l’extérieur de l’ONU, les membres de la campagne mondiale pour démanteler le pouvoir des multinationales occuperont la Place des Nations, devant le siège de l’ONU, en coordination avec les mouvements sociaux et les organisations suisses.
Le programme indicatif des activités est ici.
Pour suivre sur Facebook, c’est ici
Pour suivre sur Twitter, c’est ici
Une vidéo de présentation des enjeux est disponible ici en anglais et ici en espagnol