« Una vida mejor » au cinéma JC Carriere de Bédarieux

Le ciné-club et Attac invitent à découvrir en avant-première et en présence du réalisateur : Grégory Lassalle son film : Une vie meilleure » ce jeudi 5 mars à 20 h 30 au tarif de 5 euros
Ce documentaire nous projette en Argentine dans le nord-ouest de la Patagonie, où les compagnies pétrolières investissent afin d’exploiter les gaz et huile de schistes. Dans un décor aride, s’élèvent les pompes à tête de cheval qui oblitèrent l’horizon. Sur les routes encombrées, les camions soulèvent des tonnes de poussière qui grainent les visages et obscurcissent l’avenir des femmes et des hommes vivant là : des fermiers gauchos, des indiens mapuches, des ouvriers, des prostitués.
A travers quatre portraits Grégory Lassalle, avec empathie et retenue laisse émerger le dilemme de ces personnages abandonnés au pouvoir des compagnies, sans recours possible à un gouvernement complice. Lutter, négocier ou partir pour les autochtones. Et pour les exilés dans leur propre pays : revenir dans leur famille ou travailler, conscient du système auquel ils participent pour quelque argent.
Un scénario bien structuré, circulant d’un personnage à l’autre, une image souvent crépusculaire révèle les ombres menaçantes de verticales qui zèbrent l’horizon. Diurne, la lumière tamisée, perce difficilement les nuages de poussière, où les bruits d’engins de toutes sortes s’accumulent, interfèrent prohibant toutes paroles.
Des visages sereins bien qu’inquiets, burinés, ou aux rondeurs trompeuses expriment l’ambiguïté de cette situation : paternalisme des cadres, collaboration des syndicats, promesse d’Eldorado, seule la résistance des autochtones est susceptible, malgré un rapport de force défavorable de ralentir un véritable processus de colonisation, d’accaparation de richesses et de destruction d’activités ancestrales.
La statue géante, blanche du Cristo en Cutral qui ouvre des bras accueillants est bien trompeuse ! Car dans ce monde les victimes sont traduites en justice.