Attac France tient à exprimer sa solidarité à l’égard du large mouvement populaire au Sénégal. Par sa résistance et la constance de sa mobilisation, le peuple sénégalais montre qu’il ne se laissera pas confisquer sa souveraineté par la mascarade électorale que tente d’imposer Abdoulaye Wade. Plus largement, cela démontre, si besoin était, que l’exaspération face à des pouvoirs illégitimes et l’aspiration à une véritable démocratie dépassent les pays du Maghreb et du Machrek, et s’expriment indépendamment de l’agenda politique des grandes puissances occidentales. Alors que celles-ci prétendent exporter la démocratie par la guerre en Côte d’Ivoire ou en Libye, leur attitude face au hold-up électoral du Président Wade dira si elles continuent de fermer les yeux tant que le régime est un allié de leurs intérêts économiques. La France est particulièrement concernée par ce qui se passe au Sénégal, comme partout en Afrique francophone, puisque dans le cadre de sa coopération militaire et policière, scellée par un accord en cours de renégociation, elle contribue à équiper et former les unités qui répriment actuellement les manifestations. À l’occasion de la semaine anti-coloniale et d’une campagne présidentielle dont ces questions sont absentes, il est urgent de le dire et de le répéter : Paris doit rompre toute coopération militaire avec des régimes illégitimes, et cesser toute présence et intervention militaire extérieure en dehors de mandats d’une ONU réformée, qui ne sera plus instrumentalisée par les grandes puissances. Celles-ci doivent maintenant se positionner publiquement : reconnaîtront-elles la « victoire » de Wade dans de telles conditions ? Comme lors de la tenue du forum social mondial à Dakar (février 2011), la solidarité entre les peuples doit l’emporter. Attac France, Paris, le 24 février 2012
Soutien aux peuples en lutte : au Sénégal comme ailleurs, la France doit cesser son aide au « maintien de l’ordre »
vendredi 24 février 2012