Attac s’adresse aux candidats à l’élection présidentielle : quelle démocratie proposez-vous ?

jeudi 16 février 2012, par Attac France

« Chaque fois qu’il y aura blocage, je ferai parler le peuple français », a déclaré Nicolas Sarkozy en annonçant hier sa candidature. Étrangement, il s’était bien gardé de le faire pour le traité de Lisbonne, la réforme de la Poste ou celle des retraites. Il l’envisage maintenant volontiers contre les chômeurs et les étrangers. Cette instrumentalisation du référendum au service d’une politique de boucs émissaires est nauséabonde. Nicolas Sarkozy essaie cyniquement de jouer de l’opposition entre les élites – dont il est la caricature – et le peuple. Dans le même temps, François Hollande fait le jeu de Nicolas Sarkozy quand il déclare au Guardian que, s’il est élu Président de la République, il fera ratifier le Pacte budgétaire par le Parlement et non par référendum : il donne ainsi l’impression de vouloir esquiver le débat démocratique. Le dévoiement de la procédure référendaire par Nicolas Sarkozy n’autorise pas à évacuer le droit du peuple à se prononcer directement sur un enjeu historique après un débat éclairé. En fait de renégociation du Pacte budgétaire, le candidat socialiste se satisferait en effet, toujours selon ses déclarations au Guardian, d’une « clause sur la croissance économique, dans ou à côté du Traité ». Mais rajouter une déclaration de principe sur la croissance à un Pacte qui aggravera la récession, en radicalisant l’austérité, n’aurait aucune signification. Pas plus d’ailleurs que d’implorer le retour de la croissance sans se poser de questions sur ses finalités ou sa viabilité écologique. Devant la gravité des enjeux, la nécessité d’un référendum est posée. Pourtant Nicolas Sarkozy n’a pas évoqué l’idée d’un référendum sur le Pacte budgétaire, préférant stigmatiser les chômeurs et les étrangers. François Fillon, lui, en a parlé le 14 février devant les députés UMP, à propos de l’ajout de la « règle d’or » dans la Constitution. Bien sûr les motivations de M. Fillon sont tout sauf désintéressées : il veut obliger le Parti socialiste à défendre le « oui » devant des électeurs de gauche plus que sceptiques. La question des politiques budgétaires et fiscales en France et en Europe est bien au cœur des enjeux d’avenir ; le peuple doit pouvoir en décider directement. C’est pourquoi Attac demande à tous les candidats aux élections présidentielles et législatives s’ils ont l’intention de donner aux citoyens français la possibilité de délibérer et de décider eux-mêmes de leur avenir et de celui de l’Europe. Après les quatre questions que nous avons posées en octobre dernier sur la finance , nous soumettons aujourd’hui aux candidats trois nouvelles questions qui portent sur la démocratie en France et en Europe, et auxquelles nous souhaitons obtenir des réponses avant le 15 mars. Six candidats nous ont déjà répondu en octobre sur la finance, nous espérons qu’ils répondront sur la démocratie. Nicolas Sarkozy nous avait alors répondu ne pas être encore candidat : il peut désormais répondre sans obstacle à l’ensemble de nos questions. Il en est de même pour François Hollande, qui n’avait pas souhaité préciser ses projets sur la régulation de la finance. Après les élections, au cas où le nouveau président élu et sa majorité décideraient de ratifier le Pacte sans consulter le peuple, Attac proposera au mouvement social l’organisation d’un référendum d’initiative citoyenne ou d’une votation citoyenne, en France et en Europe, pour imposer un véritable débat démocratique sur le Pacte budgétaire. Attac France, Paris le 16 février 2012 Pour en savoir plus : La première interpellation des candidats à l’élection présidentielle au questionnaire d’Attac sur les questions financières (novembre 2011) : les réponses des candidats

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