Au sommet du G20, le chef de l’État français s’est félicité de la reprise de l’objectif de croissance par les autres puissances économiques. Mais quelle croissance, à l’heure d’une grave crise écologique qui nécessite de revoir en profondeur notre mode de développement ? Quelle croissance, sachant que la plupart de ses partisans au G20 ou au Conseil européen veulent l’obtenir par l’austérité et la compétitivité via la destruction des acquis sociaux ?
Désormais c’est au niveau européen que la taxe sur les transactions financières (TTF) devra être décidée, comme l’a indiqué François Hollande. Le sommet européen du 28 juin constatera l’opposition du Royaume-Uni et débouchera probablement sur une initiative de « coopération renforcée » pilotée par l’Allemagne et la France, avec la plupart des pays de la zone euro.
Nous serons attentifs au taux, à l’assiette et au produit de cette taxe. Elle devra réduire significativement la spéculation sur l’ensemble des instruments financiers et permettre de promouvoir au plan international des politiques sociales et de transition écologique. Mais alors que la crise bancaire et financière s’aggrave, une telle mesure sera insuffisante à elle seule pour restreindre fortement le pouvoir de la finance et des banques et pour les mettre à contribution. La TTF ne saurait être l’alibi qui justifiera l’accentuation des politiques d’austérité en Europe.
Attac France, le 19 juin 2012
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