La lutte pour Yasuni se poursuit ! Laisser le pétrole dans le sol pour une alternative écologique et sociale post-fossile !

lundi 18 novembre 2013, par Attac France

Suite à la visite du président Correa récemment en France et à sa décision d’exploiter le pétrole du parc Yasuni une information sur la situation en Equateur qui vous invite à soutenir le processus de dénonciation lancé par les mouvements écologistes et les communautés indigènes et la demande d’un référendum d’initiative populaire.

La lutte pour Yasuni se poursuit ! Soutenons-là !
Laisser le pétrole dans le sol pour une alternative écologique et sociale post-fossile !

Le 15 août 2013, le président équatorien, Rafael Correa, signait un décret annonçant mettre fin à ce qui était sans doute l’initiative écologique la plus originale de ces dernières années : laisser le pétrole des champs ITT du parc Yasuni dans le sol.

Après avoir été portée par les mouvements sociaux, écologistes et indigènes équatoriens dans une perspective de défense des droits des populations indigènes et de protection de la biodiversité amazonienne, la proposition Yasuni est devenu le symbole de la traduction en actes des nouveaux droits et principes intégrés dans la nouvelle Constitution équatorienne de 2008. La proposition Yasuni a été reprise et portée par Rafael Correa et le gouvernement équatorien au sein des arènes internationales, en ajoutant aux arguments écologiques et sociaux l’exigence d’une compensation économique, comme un geste de solidarité internationale face à « l’effort » équatorien consistant à ne pas exploiter le pétrole des champs ITT. Sur les 3,6 milliards escomptés de la communauté internationale par la présidence équatorienne en compensation de cette non-exploitation, seuls 13 millions de dollars ont effectivement été récoltés et 116 millions promis. « Le monde nous a lâchés  » a estimé Rafael Correa qui a engagé en août dernier le « Plan B », annoncé de longue date, celui qui ouvre à l’exploitation du brut afin de « financer la lutte contre la pauvreté », notamment en Amazonie. Le président équatorien considère qu’il devait choisir entre « un parc Yasuni 100 % préservé et ne pas avoir d’argent pour lutter contre la pauvreté, ou 99 % du parc intact et disposer de 18 milliards de dollars  » tirés de l’exploitation pétrolière. Il a choisi la seconde option, tout en promettant des techniques qui minimisent l’impact écologique sur la zone concernée.

N’acceptant pas que le président équatorien ait annoncé vouloir mettre fin au projet, les organisations sociales, écologistes et indigènes qui furent à l’origine de l’initiative ont repris le flambeau de l’initiative Yasuni en critiquant les arguments du président équatorien. Selon elles, il est impossible de préserver 99% du parc Yasuni des conséquences de l’exploitation pétrolière en raison des caractéristiques extrêmement polluantes du brut qui sera extrait et parce que plus de 30 % de la surface du parc fait déjà l’objet de prospections et d’exploitations pétrolières. Quant à la lutte contre la pauvreté, ces organisations font remarquer qu’elle ne dépend pas de l’exploitation de Yasuni puisque la pauvreté résulte des structures injustes de répartition des revenus en Equateur et qu’un relèvement limité des taux d’imposition des entreprises privées permettraient de récolter bien plus que la rente pétrolière escomptée et ce, sans limite dans le temps. En plus de vives protestations et manifestations, plusieurs actions juridiques et légales sont en cours. Ainsi, les plateformes YASunidos et Frente de Defensa de la Amazonia ont décidé de s’appuyer sur le fort rejet de l’exploitation de Yasuni par la population équatorienne – certains sondages indiquent jusqu’à 90 % d’opposants – pour initier une procédure visant à convoquer un référendum d’initiative populaire. Objectif : collecter près de 600 000 signatures, soit 5 % de l’électorat équatorien, pour exiger un référendum sur la question suivante : Etes-vous d’accord pour que le gouvernement équatorien maintienne indéfiniment sous terre le (pétrole) brut du bloc Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT), connu comme le bloc 43 ?

Attac France, avec de nombreuses autres organisations en France et dans le monde, a toujours soutenu cette initiative Yasuni, comme un pas supplémentaire dans la critique de la civilisation du pétrole qui a généré l’anthropocène et comme un exemple emblématique des initiatives à promouvoir et mettre en œuvre dans une perspective post-pétrolière et post-extractiviste, de préservation des communs de l’humanité et de survie des populations indigènes.

Dans une suite logique, Attac France a décidé de soutenir le projet de référendum d’initiative populaire porté par les organisations équatoriennes en faisant connaître l’initiative auprès de ses adhérents, comités locaux, membres fondateurs et partenaires et en les invitant à soutenir financièrement cette initiative .

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