Un « renouveau » des relations Afrique France ? Quel renouveau ?

vendredi 8 octobre 2021, par Collectif

Attac dénonce l’arrestation et la poursuite de jeunes du Collectif des sans-papiers venus à Montpellier pour le Contre Sommet Afrique France.

8 octobre 2021. Emmanuel Macron arrivera à Montpellier pour son Sommet Afrique France "d’un genre radicalement nouveau et qui sera exclusivement consacré à la jeunesse d’Afrique et de France qui, chaque jour, bâtit l’avenir de la relation entre la France et le continent africain”, selon son site dédié. Il arrivera quelques heures après les 7 jeunes du Collectif des sans papiers que sa police a arrêtés à leur arrivée en gare hier midi alors qu’ils venaient participer au Contre Sommet France Afrique auquel participe Attac. Cinq de ces jeunes se sont vu délivrer des Obligations de Quitter le Territoire Français alors que deux autres ont été envoyés en Centre de Rétention Administrative, décourageant ainsi les autres jeunes du Collectif de quitter Paris aujourd’hui comme ils l’avaient prévu.

Quelles différences y a-t-il entre ces jeunes sans-papiers et les autres jeunes Africains que Macron met à l’honneur dans son « Nouveau » Sommet, dont il a, magnifique opération de communication, inversé l’ordre des mots, sans doute pour tenter d’échapper à la formule « Françafrique » et ainsi faire croire à sa disparition, conformément aux habituels tours de passe-passe de sa communication ? Ces jeunes sans-papiers sont les victimes d’une politique qui s’acharne d’abord à restreindre leur droit de circulation auquel ont droit les jeunes Français, qui y sont même encouragés par des programmes comme Erasmus, et une politique qui s’acharne surtout à maintenir les pays soi-disant décolonisés qu’ont quittés ces jeunes dans une dépendance permettant à la France de continuer à prospérer sur leur dos.

En quête d’une vie digne, ces jeunes se réapproprient ce droit de circuler qui leur est arbitrairement refusé pendant que la France impose à leurs pays des accords de libre-échange qui créent des « zones franches » où le droit du travail et les taxes n’existent plus et ce afin d’exporter en toute liberté et sans limites les matières premières africaines à des coûts scandaleusement bas et en ravageant l’environnement ; pendant que la France endette leurs pays en leur faisant payer des barrages ou des terminaux de porte-containers construits par ses propres entreprises à la seule fin d’assurer l’extraction des ressources minières, énergétiques ou agricoles de ces pays ; pendant que la France, par des Partenariats Public-Privé indécents, prive leurs pays de services publics ; pendant que la France soutient, voire installe, des dirigeants illégitimes qui ne risqueront pas d’appliquer de politiques favorisant l’augmentation du prix des matières premières, la réduction des importations ou l’essor de la transformation locale qui permettraient que les jeunes ne soient pas contraints d’aller chercher leur subsistance ailleurs ; pendant que la France réserve ses visas aux seuls dignitaires et à leurs enfants, jetant des étudiants et des jeunes plein d’énergie et d’humanité sur les routes de la torture à travers le Sahara et la Méditerranée, les faisant arriver en France polytraumatisés et hagards ; pendant que la France multiplie pour les étudiants étrangers le coût des frais d’inscription universitaire.

Où est ce « renouveau » dont se targue Macron ? Cette arrestation immonde atteste une nouvelle fois de l’incommensurable hypocrisie de ce gouvernement et de son inhumanité. Ce Sommet aurait pour "ambition de permettre d’envisager ensemble les perspectives et les premières actions concrètes à mener pour le renouveau de la relation entre notre pays et le continent africain" : ces "actions concrètes" commencent par l’accueil digne de ces jeunes, courageux et motivés, victimes de l’exploitation économique sans vergogne de leurs pays.

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