Réductions d’émissions : l’Union européenne renonce à montrer l’exemple

vendredi 24 octobre 2014, par Attac France

Réduire de 40 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 : l’objectif adopté par le Conseil européen des 23 et 24 octobre est dramatiquement insuffisant. Il contredit les recommandations des scientifiques pour ne pas dépasser les 2 °C de réchauffement climatique d’ici la fin du siècle. L’Union européenne (UE) abandonne ainsi toute prétention de leadership en matière de lutte contre les dérèglements climatiques.

Le Conseil européen a adopté la proposition de la Commission pour les réductions d’émission d’ici 2030. Il entérine ainsi la perte de plusieurs années décisives dans la lutte contre les dérèglements climatiques.

Adopter un objectif de 40 % de réductions d’émissions d’ici 2030 revient à repousser à l’après 2030 l’essentiel des efforts. Rappelons en effet que l’objectif officiel pour 2050, cohérent avec les recommandations unanimes des scientifiques, est une baisse minimale de 80 % des émissions, soit -2,5 % par an. Or l’objectif de -40 % en 2030 permet de se contenter d’une baisse de 1,3 % par an : deux fois moins que le nécessaire. Du fait du retard ainsi pris, il faudra ensuite une baisse de 5 % par an pour atteindre l’objectif en 2050 ! C’est à se demander si l’UE ne vient tout simplement pas d’abandonner l’objectif de ne pas dépasser les 2 °C d’augmentation maximale de la température moyenne mondiale d’ici à la fin du siècle.

Quant à l’objectif de 27 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, il revient en fait à freiner le rythme actuel de développement du renouvelable dans le mix énergétique. En s’abstenant de fixer des objectifs par pays, l’UE laisse en outre les mains libres aux États-membres qui préfèrent le charbon, les hydrocarbures de schiste ou le nucléaire. Les lobbies industriels des énergies fossiles et du nucléaire ont été entendus, qui plaident de plus en plus ouvertement pour freiner le développement des énergies renouvelables.

Le marché du carbone européen est en faillite mais contribue quand même à subventionner les pays et les industries les plus polluants. Sans objectifs de réduction d’émission cohérents avec les recommandations scientifiques, l’Union européenne ne peut plus prétendre au rôle de « leadership climatique » auquel elle postulait il y a encore quelques années. Quant à la France, après avoir abandonné l’écotaxe, après avoir adopté une loi sur la transition énergétique sans financements, son gouvernement veut maintenant libéraliser le transport d’autocars concurrents du train, toujours bien sûr au nom de la sacro-sainte croissance.

Dans de nombreux pays d’Europe des mobilisations citoyennes s’opposent à aux énergies fossiles et aux projets inutiles et déploient des initiatives de transition notamment en matière énergétique. La Conférence climatique de Paris-Le Bourget en décembre 2015 (COP 21) sera un lieu de convergences de ces mouvements qui seuls peuvent faire échec au poids des lobbies et tirer les ambitions européennes vers le haut.

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