Rapport du GIEC : la différence entre 1,5°C et 3°C est un crime climatique

lundi 8 octobre 2018, par Attac France

Le rapport spécial que publie le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) illustre le décalage croissant entre les discours, toujours plus verts, des chefs d’États et des multinationales et la réalité du réchauffement climatique qui ne cesse de s’aggraver, nourri par un système économique devenu proprement insoutenable qu’ils refusent de transformer en profondeur. Au sursaut citoyen, une nouvelle fois visible ce week-end lors de l’arrivée du Tour Alternatiba à Bayonne (15 000 personnes), et aux alertes répétées des scientifiques, doivent pourtant succéder des décisions politiques courageuses et visionnaires en mesure de substituer au BusinessAsUsual une transition écologique et sociale ambitieuse et déterminée.

Après les évènements climatiques de l’été, le rapport du GIEC est clair : le réchauffement climatique se conjugue au présent et ici, pas uniquement au futur et ailleurs. Vouloir le contenir en deçà de 1,5°C n’est pas qu’un exercice de climatologie : 10 millions de personnes supplémentaires seront touchées de plein fouet par la montée des eaux avec 2°C de réchauffement au lieu d’1,5°C. Ce maximum de 1,5°C doit servir de feuille de route pour les décideurs et de critère permettant de distinguer les décisions politiques et économiques acceptables, et celles qui ne le sont pas.

Pour Maxime Combes, porte-parole d’Attac France sur les questions climatiques, présent à Bayonne ce week-end : «  la différence entre 1,5°C et 3°C de réchauffement, auquel nous conduisent les engagements des États pris dans le cadre de l’Accord de Paris, est un crime climatique : le rapport du GIEC montre qu’un pic d’émissions doit-être atteint en 2020 – et non en 2030 comme prévu à Paris – et que ces émissions doivent être divisées par deux d’ici à 2030. Une telle trajectoire n’est pas compatible avec la poursuite de politiques libérales, productivistes et croissantistes qui alimentent le réchauffement climatique », poursuit-il, prenant en exemple le secteur de l’aviation civile mis à l’index par une campagne à laquelle Attac France apporte son soutien.

« Ce ne sont pas les objectifs de 1,5°C ou 2°C qui sont illusoires, mais un réchauffement supérieur à 3 ou 4°C qu’il faut absolument éviter » précise Geneviève Azam, ex porte-parole d’Attac France et présente à Alternatiba, tout en rappelant que «  les promesses technoscientifiques, telles que la géo-ingénierie et la capture et stockage du carbone, sont dangereuses et illusoires. Ces techniques d’intervention à grande échelle sur les océans, les sols et l’atmosphère doivent être bannies et toutes les expérimentations immédiatement abandonnées au profit de solutions déjà éprouvées et moins risquées, respectueuses de l’environnement et justes socialement : c’est le sens d’un Manifeste contre la géo-ingénierie signé par plus de 110 organisations du monde entier, dont Attac France » poursuit-elle.

Attac France appelle à une mobilisation continue et déterminée pour que les politiques climatiques changent enfin d’échelle. Pour Raphaël Pradeau porte-parole d’Attac France : « il est encore temps de désarmer les marchés financiers, les multinationales et les accords de commerce et d’investissement pour retrouver des marges de manœuvre afin de lutter efficacement contre le réchauffement climatique. C’est en ce sens que nous appelons chacune et chacun à se saisir de la campagne #PasAvecNotreArgent que nous menons avec nos partenaires. A partir de ce mardi 9 octobre une nouvelle phase de cette campagne visera à exiger des banques et de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) que l’épargne du livret LDDS serve réellement à financer des projets 100% durables et solidaires et non pas des projets de soutien aux énergies fossiles et industries toxiques.  ».

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