Procès Cahuzac : des centaines de citoyen⋅e⋅s remettent 196 chaises à la justice

Ce lundi 8 février à 10 h 30, 200 citoyen·e·s ont remis à la justice les 196 chaises réquisitionnées dans les banques impliquées dans l’évasion fiscale, à proximité du Palais de justice de Paris où s’ouvre le procès de Jérôme Cahuzac. Les Faucheurs de Chaises rappellent qu’il ne s’agit pas seulement de juger un homme, mais de faire le procès de l’évasion fiscale.

Les 196 chaises, recherchées par la police, ont été réquisitionnées ces derniers mois dans 39 agences de banques impliquées dans l’évasion fiscale, au cours d’actions non-violentes de désobéissance civile menées par les « Faucheurs de chaises ». Ceux-ci, accompagnés par plusieurs personnalités dont l’ancien ministre des Finances Christian Sautter, les remettent aujourd’hui à la Justice, pour lui signifier : « juger un homme ne suffit pas, c’est le procès de l’évasion fiscale qu’il faut faire ».

Ce matin à 10h30, 200 citoyen·e·s se sont rassemblés place du Châtelet à l’appel des « Faucheurs de chaises ». Ils ont ensuite défilé à pied en portant 196 chaises en direction du Palais de Justice où s’ouvre le procès de Jérôme Cahuzac. Les chaises ont été déposées devant les forces de l’ordre qui bloquaient l’accès du Palais de Justice. Parmi les personnalités présentes, Christian Sautter, ancien secrétaire d’État au Budget et ancien ministre des Finances, Patrick Viveret, philosophe et ancien conseiller référendaire à la Cour des Comptes, ou encore Claude Alphandery, économiste et ancien résistant.

Ces chaises ont été réquisitionnées suite à l’appel des faucheurs de chaises lancé le 29 septembre dernier par des dizaines de personnalités, intellectuels, artistes, représentants politiques et syndicaux [1]. Elles étaient réapparues publiquement une première fois dans le cadre du « Sommet citoyen pour le financement de la transition écologique et sociale » qui s’est tenu le 6 décembre pendant la COP 21 en la présence de 2 000 citoyen·e·s dont de nombreuses personnalités telles que Vandana Shiva, Bill McKibben, John Christensen, Yeb Saño, Marcos Arruda… [2]

La COP 21 passée, la police a multiplié les convocations et gardes à vue de faucheurs de chaises (Paris, Strasbourg, Bordeaux, Lyon, Tarbes, Nîmes, Perpignan, Uzès...) et des menaces de procès planent sur des militants à Bayonne et à Marseille.

« Toutes les actions des Faucheurs de chaises ont été menées de manière non-violente et à visage découvert, afin d’attirer l’attention sur la situation d’impunité dont bénéficient les principaux responsables de l’évasion fiscale. Ce ne sont pas les Faucheurs de chaises qu’il faut inquiéter, mais les dirigeants des banques qui ont le plus de filiales dans les paradis fiscaux, comme la BNP, la Société générale ou le Crédit agricole » déclare Jon Palais, porte-parole du mouvement Action Non-Violente COP 21.

« Nous sommes aujourd’hui dans un contexte d’austérité et de chômage de masse, de crise écologique et climatique. Plus que jamais, nous avons besoin de mobiliser des fonds pour mettre en œuvre la transition écologique et sociale. Or, avec l’évasion fiscale et l’évitement fiscal, ce sont des sommes colossales qui sont confisquées aux budgets publics : jusqu’à 1 000 milliards d’euros par an au niveau de l’Union européenne selon la Commission européenne [3], tandis que 20 000 milliards de dollars seraient abrités dans les paradis fiscaux [4]. » dénonce Malika Peyraut, des Amis de la Terre.

« Alors que les pouvoirs publics prétendent renforcer la lutte contre l’évasion fiscale, plus de 3 100 emplois ont été supprimés dans les services du contrôle fiscal de la DGFiP depuis 2010. Il faut au contraire renforcer les services fiscaux par la création immédiate de 10 000 emplois ; instaurer l’obligation de transparence sur les activités réelles des filiales des banques et l’identité des détenteurs de compte, y compris via des sociétés écrans. Il faut aussi renforcer les sanctions contre les responsables de l’évasion fiscale : les amendes ne suffisent pas, il faut des sanctions pénales » , indique Thomas Coutrot, porte-parole d’Attac.

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