Pour Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac France : « si Apple peut ouvrir un magasin gigantesque sur l’avenue la plus prestigieuse du monde, c’est parce que, à la différence des citoyens, des artisans, des commerçants et autres PME, la marque ne paie pas sa juste part d’impôts. Attac a révélé dans son rapport « Apple le hold-up mondial » que, sans ses montages fiscaux sophistiqués, la marque à la pomme aurait dû payer 16 milliards d’euros d’impôts supplémentaires à l’échelle de l’Union européenne, dont 2,7 milliards pour la France, depuis 2002. »
Pour Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France : « un an après les Paradise Papers, aucune mesure n’a été adoptée par le gouvernement d’Emmanuel Macron pour enrayer l’évasion fiscale des multinationales, et comme une provocation, Apple ouvre une boutique fastueuse à coté de McDonald’s ou HSBC. Les Champs-Elysées, c’est l’avenue des évadés fiscaux avec des dizaines de boutiques de multinationales prêtes à tout pour ne pas payer leur juste part d’impôt. Cela renforce le sentiment d’injustice fiscale et alimente la colère sociale exprimée ce week-end par le mouvement des gilets jaunes. »
Pourtant des mesures pourraient être mises en œuvre pour stopper l’évasion fiscale des multinationales :
- un reporting public pays par pays pour lever le voile sur ces pratiques ;
- un renforcement des moyens administratifs, policiers et judiciaires - aujourd’hui très insuffisants - pour lutter efficacement contre l’évasion fiscale ;
- une taxation des multinationales, sur la base de leur activité réelle dans chaque pays, afin d’immuniser durablement le système fiscal contre les transferts artificiels de bénéfices vers les paradis fiscaux.
Cet argent récupéré auprès des évadés fiscaux, est indispensable pour relever les défis écologiques et sociaux qui s’imposent à nos sociétés. Les militant·e·s d’Attac poursuivront sans relâche leurs actions contre Apple et les multinationales qui pratiquent massivement l’évasion fiscale, tant que les mesures nécessaires ne seront pas adoptées.