M. Carcenac est un personnage politique, ses paroles engagent la collectivité dont il est l’élu. Qui peut se reconnaître dans une telle déclaration ?
Rémi Fraisse est mort parce qu’il avait des valeurs, qu’elles donnaient du sens à sa vie, des valeurs partagées pour préserver un monde commun et habitable. Il ne s’est pas rendu à Sivens pour mourir pour ses idées. Il y a simplement rencontré la bêtise mortifère d’un projet et de ses promoteurs qui ont oublié ce que peut signifier avoir des valeurs, et même des idées.
Sa mort n’est pas bête, ni relativement ni absolument, elle est scandaleuse. Si scandaleuse que les mots justes semblent manquer au pouvoir, enfermé dans une langue de bois indigne, et dans une condamnation unilatérale de la violence des opposants. Aucun apaisement ne pourra venir sans des mesures qui restituent une légitimité aux valeurs républicaines, et notamment le droit absolu à une égale dignité pour tous. En ce sens M. Carcenac doit être sanctionné.
Le projet de barrage doit être définitivement abandonné et les responsables de ce drame humain identifiés. Il est urgent de réparer les dégâts écologiques déjà considérables, et de récupérer de cette zone pour l’intérêt général. Pour ce faire, il faut écouter toutes celles et ceux qui se sont opposés depuis des mois à ce projet, et qui répètent depuis des mois les critiques contenues dans le rapport d’expertise arrivé trop tard. Ainsi la mémoire de Rémi pourrait être honorée.