E. Macron doit écouter l’Assemblée nationale et bloquer la ratification de l’accord UE-Mercosur

jeudi 27 novembre 2025, par Collectif Stop TAFTA

Ce jeudi 27 novembre, les députées ont voté à la très grande majorité une résolution « invitant le Gouvernement de la République française à s’opposer à l’adoption de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur ». Le collectif national Stop-Mercosur, dont Attac est membre, se félicite de ce message ferme et clair alors qu’E. Macron se dit désormais « positif » sur cet accord.

Il est toujours possible de bloquer l’accord UE-Mercosur, nous appelons E. Macron à se mobiliser en ce sens.

Retrouvez sur cette page notre outil pour interpeller le gouvernement et les députées européennes.

Ce jeudi 27 novembre, les députés ont voté à la très grande majorité une résolution « invitant le Gouvernement de la République française à s’opposer à l’adoption de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur » [1]. A l’heure où E. Macron se dit désormais « positif » sur l’accord UE-Mercosur, le collectif national Stop-Mercosur se félicite de ce message simple, ferme et clair : la France peut et doit construire une minorité de blocage au sein de l’UE pour bloquer la ratification de cet accord de libre-échange, le plus nocif mais aussi le plus contesté de l’histoire de la construction européenne.

Cette résolution, qui juge avec raison que « les clauses de sauvegarde ne sauraient être considérées comme une garantie suffisante pour préserver les intérêts agricoles, environnementaux et sanitaires de l’Union », dénonce « le revirement de la position française » et « invite le Gouvernement de la République française à s’opposer à l’accord » et à « œuvrer à la constitution d’une minorité de blocage permettant de s’opposer à la mise en place du volet commercial de cet accord, délétère pour notre agriculture, l’environnement, le climat et tant d’autres domaines ».

Alors qu’une minorité de blocage est aujourd’hui encore toujours possible, nous appelons l’exécutif français à se mobiliser en ce sens et à mettre en oeuvre le travail diplomatique nécessaire pour l’obtenir : l’opposition de la France, la Pologne, l’Irlande, l’Autriche et la Hongrie, couplée à l’abstention de la Belgique et de la Roumanie, empêchent les partisans de l’accord d’obtenir une majorité qualifiée. C’est donc possible.

Pour le collectif national Stop Mercosur, « nous ne saurions accepter qu’E. Macron, seul à l’Elysée, en contradiction avec les assemblées, les organisations de la société civile, la très grande majorité de la population, décide de ratifier cet accord, clause de sauvegarde ou pas » .

Pour faire pression sur E. Macron et le gouvernement français, nous appelons toutes celles et ceux qui s’opposent à cet accord à se saisir de notre outil en ligne.

Réactions des membres du collectif national Stop-Mercosur

Pour Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac France :

« Après ce vote à l’Assemblée nationale, il apparaît qu’il n’existe pas de légitimité démocratique pour que la France donne son accord au traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Emmanuel Macron doit donc prendre position clairement contre un accord qui ruinerait l’agriculture paysanne et aggraverait le dérèglement climatique. »

Pour Clément Helary, chargé de campagne pour Greenpeace France :

« La société civile, tout comme les députées de l’AN, rejettent massivement cet accord UE-Mercosur. Avec ou sans les conditions évoquées par Emmanuel Macron, il fragiliserait la souveraineté alimentaire, renforcerait la destruction des écosystèmes et les émissions de gaz à effet de serre. C’est inacceptable, tout particulièrement quelques jours après la COP30 en Amazonie. Il faut que cet accord toxique soit stoppé : la France doit jouer son rôle et constituer une minorité de blocage. »

Pour Chloé Rousset, chargée de campagne pour ActionAid France :

« Les clauses de sauvegardes présentées comme étant des victoires ne répondent pas aux problèmes fondamentaux de cet accord. Répétons-le encore : cet accord bénéficiera aux multinationales, notamment de l’agro-industrie et de l’agrochimie, aux détriment des travailleur.ses, des paysan.nes, des peuples autochtones, des consommateur.ices européen.ne, des écosystèmes. Il est urgent que le gouvernement assume ses responsabilités, représentent les intérêts de la population française et s’active pour bloquer cet accord scandaleux. »

Pour Maxime Combes, économiste à l’Aitec et co-animateur du collectif national Stop-Mercosur :

« Ce vote montre, comme nous le disons depuis des années, que le très nocif accord de libre-échange UE-Mercosur n’a ni de majorité sociale dans le pays, ni de majorité politique : E. Macron et son gouvernement devraient donc prendre le vote de cette résolution comme une forme de mandat impératif et populaire exigeant de s’opposer à la ratification de l’accord en construisant une minorité de blocage. »

Notes

[1Seuls les députés macronistes se sont abstenus.