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Il est urgent que le soutien d’Emmanuel Macron et du gouvernement à l’implantation d’Amazon en France cesse. La présentation du projet de loi Convention Citoyenne pour le Climat à l’Assemblée Nationale dans les prochaines semaines est la dernière fenêtre législative pour inclure les entrepôts de e-commerce dans le moratoire sur les zones commerciales, comme le demandait la Convention Citoyenne. Sans ce moratoire, de nouveaux entrepôts Amazon seront construits, s’ajoutant aux quatorze sites inaugurés depuis un an et faisant le choix de la multinationale au détriment des commerces physiques.
Pour Sandy Olivar Calvo, porte-parole d’ANV-COP 21 : « Avec cette action réalisée à Paris et les dizaines d’autres organisées partout en France, les militants souhaitent mettre un coup de projecteur sur la responsabilité du Gouvernement et d’Emmanuel Macron dans le développement du modèle Amazon en France et ses conséquences. En toute connaissance de cause, Emmanuel Macron favorise l’implantation massive d’Amazon sur le territoire français depuis son passage au ministère de l’économie. Sa collusion avec le géant de Seattle est dévastatrice pour l’emploi, les commerces et le climat et ne peut plus durer ».
Aujourd’hui, une nouvelle étude réalisée par deux économistes [2] vient confirmer ce que les associations dénoncent depuis deux ans : l’expansion du e-commerce en France a détruit 81 000 emplois en France entre 2007 et 2018 et pourrait en détruire 68 000 de plus d’ici 2028. Alma Dufour, chargée de campagne aux Amis de la Terre explique : « En refusant de mettre en place un moratoire, le Gouvernement cautionne donc délibérément des destructions d’emplois colossales et l’explosion de l’empreinte carbone de la France ».
Ce favoritisme intervient alors qu’en décembre 2019 [3] l’Inspection générale des finances avait dévoilé que 98 % des vendeurs enregistrés sur les "marketplaces" ne sont pas immatriculés à la TVA en France.
Annick Coupé, secrétaire générale d’Attac France, précise : « une note d’Attac [4] publiée ce jeudi révèle l’ampleur de la fraude à la TVA organisée par Amazon, qui prive l’État d’1 milliard d’euros de recettes publiques par an. Cela s’ajoute à l’évasion fiscale massive pratiquée par Amazon, qui échappe à l’impôt sur les sociétés en délocalisant ses profits au Luxembourg. Il est urgent que l’État fasse payer sa juste part d’impôt à Amazon. Dans l’urgence, nous proposons une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon et des autres profiteurs de la crise qui permettrait de financer les mesures de préservation de l’emploi et le fonds de solidarité pour les commerces de proximité ».
Des militants et commerçants sont mobilisés partout en France pour alerter sur l’urgence de la situation et mettre la pression sur leurs représentants. 2 500 citoyens étaient rassemblés samedi dernier à Montbert [5], pour exprimer leur refus de voir Amazon s’implanter dans la banlieue de Nantes. Aujourd’hui, une nouvelle salve d’actions symboliques a été initiée dans plusieurs dizaines de villes. Alors que le vote de la loi Convention Citoyenne pour le climat se rapproche, la mobilisation citoyenne en faveur du moratoire ne fait que s’amplifier et exige que le gouvernement stoppe Amazon avant qu’il ne soit trop tard !