[Communiqué] Solidarité avec les peuples d’Afrique, pour la souveraineté des pays du Sud !

mardi 20 avril 2021, par Attac France

Des élections truquées et des soulèvements populaires se succèdent en Afrique subsaharienne, particulièrement dans les anciennes colonies françaises. Attac France prend acte du changement de régime au Mali, les populations faisant face depuis 2013 à une situation de guerre instrumentalisée de l’étranger.

Photo illustration : Extrait de la vidéo SENDirect https://www.youtube.com/watch?v=Enj...

Nous espérons un rapide retour à un fonctionnement constitutionnel régulier. Récemment, au Sénégal, une révolte sans précédent a ébranlé le pays réclamant notamment davantage de souveraineté économique et monétaire [1]. Au Tchad, le dictateur Idriss Déby a été tué par une colonne de rebelles qui avait lancé une offensive le jour de l’élection présidentielle, le 11 avril.

Il est temps de faire le bilan des opérations militaires extérieures menées par la France dans la région : opérations Licorne qui a débuté en 2002 en Côte d’Ivoire, Serval menée de 2013 à 2014 au Mali, et Barkhane menée depuis 2014 au Sahel et au Sahara. Ont-elles servi les intérêts des peuples ? Pas vraiment, au regard du peu de résultats en matière de recul du djihadisme et d’un soutien affiché à des dictatures criminelles comme au Tchad. Elle est par ailleurs remise en cause très récemment par un rapport d’enquête de la Minusma au Mali, concernant la frappe aérienne du 3 janvier 2021 . La mission de l’ONU au Mali confirme la présence de victimes civiles [2].

En fait, ces opérations extérieures, tout en maintenant la puissance géostratégique de la France, semblent aussi protéger les intérêts des multinationales françaises, Bolloré, Bouygues, Eiffage, Orange, Renault Trucks, Orano (ex-Areva), Total, Imerys, Suez, Vinci, Auchan, ... En effet, ces entreprises s’installent où bon leur semble, prélèvent les ressources des pays africains et s’approprient leurs services publics, et cela sans limite, sans contrôle et à coût minime par des « partenariats » public/privé biaisés grâce à la complicité de dirigeants inféodés et soutenus, ou grâce au règlement d’une dette illégitime [3].

Cet interventionnisme militaire entraine des activités terroristes en France même, et les gouvernements successifs en profitent pour installer un arsenal législatif liberticide, dont pâtissent citoyens et mouvement social.

Aussi, Attac France demande l’arrêt des opérations militaires de la France en Afrique.

Concernant le franc CFA, autre reliquat colonial, les mouvements sociaux et intellectuels en demandent la fin, au profit de monnaies africaines. Nous condamnons la décision prise en décembre 2019 par A. Ouattara et E. Macron, sans concertation ni débat, d’une réforme cosmétique sur ce dossier, le remplacement du franc CFA par l’ECO.

Nous prenons acte du débat interafricain, sur la force de nuisance des Accords de Partenariat Economique (APE), qu’impose l’Union européenne et qui réduiront davantage encore les maigres ressources publiques. Nous demandons l’arrêt de la mise en place des APE, qui profitent avant tout aux multinationales françaises, et du soutien de la France et de l’UE à la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine).

Enfin, Attac France soutient les collectifs qui exigent l’interdiction de modifications constitutionnelles permettant de nouveaux mandats présidentiels et demande que les observateurs internationaux et leurs États n’avalisent pas des candidatures et des résultats illégitimes, comme ce fut le cas dans la dernière période au Togo, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, en Guinée, au Congo ... Dans le silence des médias, le maintien de l’ordre néocolonial se traduit dans tous ces pays par une répression féroce et par l’emprisonnement voire le meurtre d’opposants.

Dans ce contexte devenu dramatique, renforcé par les crises écologique, migratoire et sanitaire, nous réaffirmons le principe de la souveraineté et de l’auto-détermination des peuples. Il y va de l’avenir de la jeunesse africaine, actuellement sacrifiée. Ce principe ne peut et ne pourra se réaliser sans des démarches solidaires, fortes et pérennes entre les peuples du Sud et du Nord, et entre les mouvements sociaux dont fait partie le réseau des Attac. Nous y participerons.

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