L’aéroport Le Bourget est le plus emprunté en France par les jets privés, avec 19 027 vols en 2022. Alors le 23 septembre 2022, une trentaine d’activistes d’Attac et d’Extinction Rebellion ont investi son terminal 1 pour dénoncer la responsabilité des ultra-riches dans la crise climatique, en les empêchant de prendre leur jets privés pour le week-end. Douze d’entre elleux sont convoqué·es au tribunal de Bobigny le 31 août à 13h.
Attac et Extinction Rebellion, en présence d’autres organisations citoyennes et scientifiques telles que Alternatiba Paris, Rester sur terre, ADVOCNAR et Solidaires vous donnent donc rendez-vous dès 11h à un rassemblement pour soutenir les activistes et dénoncer l’impunité des ultra-riches, qui verra se succéder plusieurs prises de parole, la lecture de la déclaration commune des 12 prévenu·es ainsi qu’une mise en scène rappelant les crimes climatiques commis par les ultra-riches envers la planète. Le comité de soutien se poursuivra jusqu’à la fin de l’audience.
Parmi les soutiens qui seront présent·es ce jour-là, des chercheur·euses prendront la parole à l’audience du procès :
- Yamina Saeb, co-rédactrice du rapport du GIEC. Dans le dernier rapport, elle a notamment introduit la notion de sobriété et l’importance de combattre les inégalités sociales dans la lutte contre le réchauffement climatique ;
- Dominique Plihon, universitaire et économiste membre des Economistes atterrés.
En 2022, la France était le pays de l’UE qui comptait le plus grand nombre de vols en jets privés. L’usage des jets n’a fait qu’augmenter depuis la pandémie, comme le confirme le rapport 2023 de Greenpeace sur les émissions de CO2 par l’aviation privée en Europe : entre 2021 et 2022 en France, le nombre de vols en jet privé a augmenté de 55% et les émissions de 93%.
À l’été 2022, alors que des incendies et des sécheresses ravageaient le pays, l’opinion publique s’insurge contre l’utilisation de ce mode de transport ultra-polluant (en 1h de vol un jet consomme autant de CO2 qu’une voiture en moyenne en 1 an en France) et utilisé seulement par une poignée de privilégié·es. Pourtant rien n’a été fait alors que nous sommes face à un problème qui relève de manière évidente à la fois de l’écologie et de la justice sociale. Le kérosène n’est toujours pas taxé ; en mars 2023 une proposition de loi visant à interdire les jets privés n’a même pas passé la commission parlementaire et le gouvernement n’a pensé aucune autre mesure de régulation du secteur.
Les 12 activistes en procès le 31 août ont déjà subi presque 30 heures de garde à vue suite à cette action et risquent maintenant des peines pouvant aller jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. « On constate une intensification de la surveillance des militant·es et de leur répression, alors même que l’État devrait employer cette énergie pour mettre en œuvre la transition écologique », s’indigne Louise, militante d’Extinction Rebellion, qui fait partie des 12 activistes en procès.
Face à tout cela, Lou Chesné, porte-parole d’Attac, explique « Aujourd’hui, nous demandons que la justice prenne ses responsabilités, reconnaisse que ces actions relèvent de l’état de nécessité et de la liberté d’expression, et acquitte les activistes. Ce n’est pas à elles et eux qu’on devrait demander des comptes mais aux ultra-riches qui ne représentent que 1% de la population mondiale, mais 10% des émissions de gaz à effet de serre ».
En soutien aux activistes, et afin de rappeler qui sont les véritables criminels climatiques, Attac et Extinction Rebellion appellent à un rassemblement le 31 août dès 11h devant le tribunal judiciaire de Bobigny, avant l’audience des activistes à partir de 13h.