Alors que depuis 2017 la dette publique a été creusée par les cadeaux fiscaux aux riches et aux grandes entreprises, le gouvernement et Emmanuel Macron instrumentalisent la dette publique pour justifier une « cure » d’austérité. Suppression de deux jours fériés, suppression de 3000 postes dans les services publics, doublement des franchises médicales, gel des prestations sociales, énième réforme de l’assurance-chômage... : ils veulent réduire le pouvoir d’achat des plus pauvres, des salarié
es, des retraité es, des malades... tout en épargnant ceux qui peuvent le plus contribuer à l’effort et qui se sont considérablement enrichis ces dernières années.Le départ du Premier ministre n’éteindra pas la colère contre les injustices fiscales et sociales. Le pouvoir veut que tout change pour que rien ne change, et il est probable que celui qui remplacera Bayrou impose les mêmes orientations iniques.
Ces derniers jours, la presse a relaté d’éventuels amendements dans le projet de budget, avec des économies finalement inférieures aux 44 milliards envisagés par François Bayrou. Mais le montant de l’austérité n’est pas négociable ! Les sacrifices à faire dans les services publics et l’absence d’investissement dans les secteurs essentiels ne peuvent être l’objet de mesquins calculs d’apothicaire.
C’est une autre logique dont nous avons besoin : faire payer aux plus riches et aux grandes entreprises leur juste part d’impôt afin de financer des services publics de qualité, une protection sociale ambitieuse, la bifurcation écologique. C’est en plaçant la lutte contre les inégalités fiscales et sociales au coeur des politiques publiques que nous pourrons en finir avec la spirale infernale des politiques néolibérales, construire une société capable de répondre aux besoins réels de la population, et faire face à l’effondrement écologique.
En effet, l’austérité n’est en rien une fatalité, des alternatives existent pour rendre le budget 2026 juste. Au lieu de faire payer toute la population, il faut mettre fin aux privilèges fiscaux des ultra-riches et des grandes entreprises : taxe Zucman, suppression des niches injustes et climaticides, ISF rénové, rétablissement de la progressivité de l’imposition des revenus financiers en supprimant la flat tax, taxation unitaire pour mettre fin à l’évasion fiscale des multinationale, réduction des aides publiques aux grandes entreprises... Un autre budget est vital.
C’est pourquoi Attac appelle à amplifier la mobilisation pour obtenir l’abandon d’un budget austéritaire, en participant au mouvement « Bloquons tout » le 10 septembre et à la journée de mobilisation intersyndicale du 18 septembre. C’est le sens de la tribune publiée ce 8 septembre : un vaste front associatif et syndical se constitue pour obtenir un autre budget.
Nous ne voulons pas nous serrer davantage la ceinture. Aux ultra-riches et aux multinationales de faire des efforts !