BNP Paribas prête à discuter de sa présence dans les paradis fiscaux ? Chiche !

À l’occasion du procès de Jon Palais, Faucheur de chaises, à Dax le 9 janvier, BNP Paribas s’est pour la première fois exprimée dans les médias sur ce sujet. La banque affirme ne pas être présente dans les paradis fiscaux et ne pas comprendre pourquoi elle est ciblée par les actions citoyennes des Faucheurs de chaises contre l’évasion fiscale. Le collectif des Faucheurs de chaises accepte très volontiers l’invitation à débattre lancée par BNP Paribas, et demande aux responsables du service public de l’audiovisuel (Mme Ernotte et M. Gallet) d’organiser ce débat.

Un porte-parole du groupe BNP Paribas a déclaré à LCI que la banque « regrette d’être associée à ces débats dans les médias, à cause de cette affaire » et se targue de ne « figurer dans aucun pays figurant sur la liste de l’OCDE recensant les paradis fiscaux ». Ce porte-parole ajoute : « Nous sommes prêts à en discuter et à aborder cette discussion de manière sereine » [1].

Les Faucheurs de chaises prennent acte de ces déclarations et se déclarent prêts à débattre publiquement avec BNP Paribas. Nous suggérons que le service public de l’audiovisuel prenne en main l’organisation de ce débat public qui sera du plus grand intérêt pour les citoyens-contribuables. Le cas échéant nous sommes prêts à étudier les propositions d’autres médias.

Nous contestons les déclarations de BNP Paribas et souhaitons en particulier débattre des points suivants :

  • Ce n’est pas BNP Paribas qui s’est retirée des paradis fiscaux, c’est l’OCDE qui a retiré les paradis fiscaux de sa liste : sur son site, on peut lire qu’« il n’y a plus actuellement aucune juridiction dans la liste des paradis fiscaux non coopératifs du Comité des affaires fiscales de l’OCDE » [2].
  • Les listes « noires » ou « grises » établies par l’OCDE, l’Union européenne ou la France sont depuis longtemps critiquées par la société civile pour leur caractère lacunaire. Les Faucheurs de chaises se réfèrent, pour leur part, à la liste établie par le réseau international d’experts Tax Justice Network, utilisée notamment dans les rapports de la Plateforme paradis fiscaux et judiciaires.
  • En 2013, les « Offshore Leaks » avaient déjà montré que BNP Paribas avait aidé à la création de sociétés offshore dans des paradis fiscaux via des filiales basées notamment en Asie. En 2016, les «  Panama Papers » ont révélé que BNP Paribas a créé 468 sociétés offshore via le cabinet Mossack Fonseca, basé au Panama, depuis les années 1980. BNP Paribas peut-elle affirmer que cela n’a rien à voir avec l’évasion fiscale ?
  • BNP Paribas se vante de payer beaucoup d’impôts en France. Pourtant, 35 % de ses bénéfices internationaux sont réalisés dans les paradis fiscaux recensés par le Tax Justice Network. À titre d’exemple, un salarié irlandais de la banque produit chaque année 845 000 euros, soit 60 fois plus qu’un salarié français [3] !

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