Quotidien de référence, Le Parisien est détenu par le groupe LVMH du milliardaire Bernard Arnault. Sa rédaction a déjà été traversée par des secousses en 2016, suite à l’ordre donné par la direction de ne pas recenser le film de François Ruffin Merci Patron !, peu flatteur pour Bernard Arnault, puis en 2018, quand la SDJ du journal s’inquiétait de voir le même Bernard Arnault « s’inviter trop souvent dans les pages ».
A travers la récente couverture du même journal des actions d’Attac à la Samaritaine, nous assistons à un nouveau cas d’école des effets de la concentration des médias dans les mains des milliardaires ! En juillet 2021 déjà, Le Parisien signait un article à charge contre notre association, suite à une action non-violente devant la Samaritaine et le siège parisien de Louis Vuitton. L’article y décrivait un « acte de vandalisme insensé vigoureusement critiqué sur les réseaux sociaux. », se permettant de préciser qu’il s’agit d’« une opération qui laisse pantois. » Il relayait de nombreuses réactions à notre action sur les réseaux sociaux, parfois insultantes (« connerie humaine », « révolutionnarisme des petits-bourgeois repus d’extrême gauche »), mais surtout, toutes dénonciatrices. Les marques de soutien à notre action n’ont pourtant pas manqué ce jour-là, jusque dans la bouche de personnalités publiques ou politiques importantes, mais aucune n’est relayée dans l’article.
La couverture de notre action d’hier s’effectue aujourd’hui de la même façon. Celle-ci est qualifiée de « violente », dès le titre, par les propres mots du journaliste. Encore hier, aucune violence pourtant. Les 70 personnes impliquées ont pénétré dans l’enceinte de la Samaritaine par l’entrée principale, sans bousculade, avant d’installer une banderole au premier étage. Elles ont ensuite occupé le magasin pacifiquement pendant 2 heures, animant l’ensemble de prises de paroles, de quelques morceaux de rap et de parodies de jeux télévisuels. L’ensemble de l’action s’est menée dans le calme, accompagnée d’un dialogue constant avec la sécurité de l’établissement et les forces de police. Plusieurs clients ont d’ailleurs assisté depuis les balcons à une partie de cette action, certains l’ont même applaudi, avant que la direction ne prenne elle-même la décision de fermer les lieux. Les vidéos de l’action, prises ici en direct, ou ici par le journaliste indépendant Clément Lanot en attestent.
Dans quel but également désigner comme « militants d’extrême gauche » des familles mal-logées et les membres de deux associations reconnues d’utilité publique, d’un collectif de soignants, et du premier syndicat de la Direction générale des Finances publiques ? Enfin, ni en juillet 2021, ni hier, le Parisien n’a cherché à nous contacter pour apporter la contradiction au sein de ces articles.
Nous ne demandons pas au journalisme d’être neutre, nous lui demandons par contre d’être factuel. Ces méthodes qui visent à jeter le discrédit sur nos actions et sur les combats de notre association, discréditent de fait leur auteur : un journal de référence qui altère sa ligne éditoriale pour défendre son propriétaire, quitte à transformer la réalité. Nous le regrettons, mais cela nous encourage à redoubler d’efforts pour dénoncer la mainmise de quelques milliardaires sur l’écosystème médiatique français.