Ce drame est injustifiable. Il est la conséquence d’une double irresponsabilité : l’entêtement des autorités, qui ont choisi de poursuivre les travaux alors que le rapport d’experts commandité par le gouvernement était en cours ; et la répression brutale par les forces de police qui encadraient ces travaux, face à un mouvement de résistance essentiellement non violent mais déterminé.
Cet acharnement est d’autant plus aberrant que le projet vient d’être reconnu comme étant mal étudié et mal financé par le rapport d’experts commandé par Ségolène Royal suite aux mobilisations des opposants et à l’action des grévistes de la faim, et qui a été rendu public ce lundi matin [1]. Ce rapport confirme ce que disent les opposants depuis des années. Le Conseil général du Tarn a voulu passer en force, au mépris des procédures légales, espérant bénéficier de fonds européens si les travaux étaient terminés avant le 30 juin 2015. Financement qu’il n’aurait de toute façon pas obtenu, car ces fonds européens ne peuvent pas servir à l’augmentation de la surface d’irrigation. Restait alors la politique du fait accompli.
Le rapport, qui fait état des insuffisances et des absurdités du projet, indique cependant que les travaux sont trop avancés désormais pour être arrêtés ! Une telle conclusion, si elle devenait officielle, serait une prime au vice et à la violence qui s’est exercée pour imposer les travaux, coûte que coûte. Contrairement à ce que laisse encore entendre le Conseil général du Tarn, qui dit vouloir tenir compte du rapport d’experts, les modifications du projet supposeraient une nouvelle déclaration d’utilité publique.
Les travaux doivent désormais être non seulement arrêtés mais définitivement abandonnés ! Toute la lumière doit être faite sur les conditions de la mort de Rémi Fraisse. Nous présentons toutes nos condoléances à la famille et aux ami·e·s de Rémi et nous appelons à rejoindre les rassemblements qui s’organisent partout en France en sa mémoire [2].