Dans un article du 22 novembre 2024 intitulé « La France insoumise et les islamistes : l’histoire secrète d’une alliance politique », Le Figaro a qualifié Attac d’association « communautariste » qui serait « liée aux Frères musulmans ». Malgré de nombreuses adresses au journal, l’article n’a pas été corrigé. Pire, il a été à nouveau largement diffusé par Le Figaro, en toute connaissance de cause donc.
Cette double affirmation grotesque et mensongère atteint gravement à la réputation de notre association. C’est pourquoi Attac a déposé plainte pour diffamation. Ce genre d’amalgame, mobilisant des imaginaires aux relents islamophobes, est irresponsable. En ces temps de montée des idées d’extrême droite, Le Figaro cherche vraisemblablement à attiser un climat de défiance vis-à-vis des organisations progressistes en général, et d’Attac en particulier.
Fondée en 1998, l’association Attac France produit des analyses et mène des actions pour la justice fiscale, sociale et écologique. Notre association ne perçoit aucune subvention publique. Attac est financée à plus de 90% par les dons et adhésions des quelques 10 000 personnes qui soutiennent nos actions contre le pouvoir de la finance et des multinationales. Notre association agit ainsi en toute indépendance, et ses campagnes relatives à l’impôt sont notamment reconnues d’intérêt général.
Laisser penser que notre association serait « communautariste » et « liée » à une organisation politique religieuse apparaît non seulement absurde mais également complètement contraire à nos valeurs. La référence à l’islam politique n’est pas non plus anodine dans le climat islamophobe ambiant, où le terme « d’islamogauchisme » est brandi jusqu’à l’Assemblée nationale pour discréditer l’opposition.
Enfin, il nous paraît important que la justice soit saisie afin de ne pas laisser ces méthodes de désinformation et de stigmatisation se propager et devenir banales, faussant ainsi complètement le débat public. Nous ne laisserons rien passer dans notre combat pour un monde plus juste et solidaire.