Les 22 et 23 juin se tient à Paris le sommet pour un nouveau pacte financier mondial, qui avait été appelé des vœux d’Emmanuel Macron lors de la dernière conférence climatique des Nations unies (COP27) en novembre 2022.
Derrière les beaux discours et les déclarations pleine d’emphase, ce sommet apparaît surtout comme un sommet du greenwashing et de l’imposture climatique. Retrouvez notre analyse sur notre site.
Sous prétexte d’apporter des financements et des marges de manœuvre aux pays en difficulté, ce sommet met en avant des solutions de marché à la crise climatique qui vont davantage renforcer le pouvoir des institutions financières et des créanciers.
Le sommet n’aborde pas la question de la fin du financement des énergies fossiles ou de la transition énergétique, ni la question de la taxation des entreprises pétrolières. Il n’évoque pas non plus le financement du fond sur les pertes et dommages (loss and damage fund) décidé lors de la COP27.
Il s’agit par ailleurs d’une instance illégitime qui exclut de la prise de décisions les pays du Sud et les organisations de la société civile. Leur participation effective dans la programmation du sommet et les groupes de travail a été minimale. Pour certaines ONG, la mise en place de ces groupes de travail ne serait qu’un moyen de légitimer des conclusions écrites d’avance.
Alors même qu’il faudrait un changement de paradigme en matière de financement de la lutte contre le changement climatique pour permettre aux pays du Sud de faire face aux urgences, le sommet s’en tient ainsi à des effets de manche ou à des mécanismes de marché : rien qui soit à la hauteur des enjeux.
A l’inverse, ce sont des annulations massives de dettes qui sont nécessaires ainsi que des financements directs pour permettre aux pays du Sud de faire face au changement climatique (adaptation mais aussi réparations).
Des mesures pour lutter contre l’évasion fiscale doivent être mises en œuvre pour permettre à ces pays de dégager des marges de manœuvre budgétaire, en empêchant les fuites de capitaux. Cela pourrait passer par un échange automatique d’information, sans exemption, réciproque et multilatéral, un registre mondial des sociétés écran, un cadastre financier mondial...
La remise en cause des traités de libre-échange et des traités d’investissement permettrait de mettre un coup d’arrêt au pillage des pays les plus pauvres par les multinationales.
Enfin il est nécessaire d’en finir avec les effets d’annonce sur les taxes internationales. Une taxe sur les transactions financières ou une taxe carbone ambitieuses pourront abonder les fonds à destination des pays les plus vulnérables au changement climatiques (comme le fond de pertes et dommages).
De manière générale, la taxation des pollueurs doit être un principe de base pour générer de nouveaux financements et le financement des projets fossiles doit être interdit.