Retrouvez l’introduction par Jean-Marie Harribey de ce nouveau numéro des Possibles (automne 2023) et de ses dossiers consacrés à la Palestine et à la planification de la bifurcation écologique.

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Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, nombre d’esprits que l’on pouvait jusqu’ici qualifier de raisonnables somment les uns et les autres de choisir leur camp. La seule attitude raisonnable est de refuser une telle injonction et de tenter de comprendre, sachant que comprendre n’équivaut pas à justifier. Car de quoi parle-t-on ?

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Pas de paix sans justice, une fois de plus ce slogan s’inscrit dans la réalité des chairs meurtries, des civils tués, des prises d’otages dans ce qui semble un engrenage sans fin d’une violence qui semble ne jamais devoir s’arrêter. Dépasser l’émotion devant les actes de terreur du Hamas et les représailles aveugles et meurtriers de l’État d’Israël contre la population civile de Gaza, avec une catastrophe humanitaire en route, est une nécessité absolue si nous voulons sortir de cet engrenage.

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L’Europe de la Renaissance, en inventant l’État- Nation moderne, a conféré à la guerre une cruelle fonctionnalité. Très tôt, son principal théoricien politique, Thomas Hobbes l’assimilait à ce « combat de gladiateurs » auquel les communautés politiques n’avaient d’autres choix que de se livrer, puisqu’elles étaient souveraines et ne disposaient donc d’aucune autre voie pour régler leurs litiges. Ainsi naissait le principe de « sécurité nationale » qui allait rythmer, pendant des siècles, les chroniques internationales.

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Au moment où nous écrivons ces lignes, les bombardements de Gaza par l’armée israélienne infligent une punition collective à une population palestinienne soumise à un blocus total, sans eau, sans nourriture, sans électricité, sans médicaments. La situation des hôpitaux est désastreuse, la morphine manque, des chirurgiens font des opérations chirurgicales avec du paracétamol.

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L’autoroute A69 est devenue emblématique d’un capitalisme qui ne peut subsister qu’en expropriant, en détruisant les capacités de subsistance et d’autonomie des territoires. Elle est aussi emblématique d’une résistance opiniâtre, d’une défense, qui fait territoire en fédérant celles et ceux qui s’opposent à l’autoroute et aux mondes qui la construisent.

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Plus la crise du capitalisme productiviste s’aggrave dans ses multiples dimensions, plus les atermoiements et les renoncements à y faire face risquent de précipiter l’humanité vers le chaos social parce que les conditions de vie deviendront insupportables pour de larges fractions de celle-ci. Le GIEC, l’IPBES, l’AIE, et maintenant l’ONU en tant que telle par la voix de son secrétaire général Antonio Guterres, lancent des alertes de plus en plus pressantes.

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L’urgence climatique ne fait aucun doute. Mais, alors que l’on ne semble toujours pas avoir trouvé collectivement la bonne méthode pour atteindre la neutralité carbone dans les délais convenus, une solution pour le moins radicale, encore peu médiatisée, fait son chemin jusqu’à atteindre des milieux intellectuels reconnus pour leur prudence : le « système des quotas individuels échangeables », souvent intégré à la définition du « compte carbone individuel », ou encore « carte carbone ».

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En 2021 était votée la Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite « Egalim 2 ». On allait voir ce qu’on allait voir, les agriculteur·rices seraient mieux payé·es, les consommateur·rices pourraient manger sainement à leur faim, le capitalisme alimentaire en sortirait moralisé, et tout le monde serait rasé gratis. Patatras, en 2022 et 2023, l’inflation est repartie à la hausse, particulièrement pour le prix des denrées alimentaires.

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La sécurité sociale de l’alimentation (SSA) a pour objectif de sortir du modèle de l’agro- industrie pour réaliser l’accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous. Elle repose sur trois piliers : une allocation universelle de 150 euros par mois fléchée pour l’achat de produits alimentaires ; un conventionnement des acteurs et des produits hors des enseignes de l’agro-industrie ; un financement par une nouvelle cotisation sociale sur la valeur ajoutée des entreprises. Cette perspective pose plusieurs problèmes.

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Dans deux articles antérieurs de la revue d’Attac Les Possibles, j’avais avancé des propositions concernant la gestion et le financement des entreprises grandes et intermédiaires. J’y reviens avec quatre éléments pour souligner l’importance de mettre à l’ordre du jour cette question : Pourquoi mettre à l’ordre du jour la gestion des entreprises grandes et intermédiaires ? Sur les changements à viser dans la gestion et le financement des entreprises ; Un point aveugle actuel ; Le sens du travail point d’entrée vers la gestion des entreprises.

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Dans les années 1970, N. Georgescu-Roegen (1906-1994), économiste et aussi mathématicien, philosophe et historien des sciences, propose une nouvelle approche de l’économie qu’il appelle la bioéconomie (Georgescu-Roegen, 1975). L’économie, en tant que composante de la biosphère, est appréhendée dans un contexte écologique global et l’analyse de son fonctionnement ne peut faire abstraction, compte tenu du développement des sociétés humaines, d’un accès limité à un stock de ressources d’énergie et de matière.

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C’est peu de dire que le livre de Harry Bernas (HB) récemment paru au Seuil suscite, a priori, une très forte attente de la part de son lecteur. Physicien éminent, il est l’ancien directeur du Centre de sciences nucléaires et de sciences de la matière, au CNRS-Université de Paris-Sud ; il est aussi, dit sa notice Wikipédia, le créateur d’un programme européen, “Études de matériaux irradiés”, auquel collaborent pas moins de 130 laboratoires dans 12 pays ; il est l’auteur de très nombreux articles et de plusieurs ouvrages scientifiques.

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Au bout de dix ans d’existence de la revue, il a paru nécessaire de de faire un point d’étape, examiner sa ligne éditoriale, son format, sa publication et le renouvellement de son animation. On le sait, 36 numéros sont déjà parus, à la moyenne de un et demi par an, avec plusieurs centaines de contributeurs différents, de toutes disciplines appartenant aux sciences sociales, provenant du milieu académique ou militant associatif. Mais le besoin se fait sentir de tirer un bilan pour aller plus loin ou redéfinir les objectifs. Les discussions ayant souvent lieu dans les réunions de préparation de chaque numéro ne suffisent plus. La relation avec l’association Attac doit être reprécisée.

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