Retrouvez le sommaire de ce trente-cinquième numéro.
Les précédents numéro sont disponibles en ligne Numéro 1 ; Numéro 2 ; Numéro 3 ; Numéro 4 ; Numéro 5 ; Numéro 6 ; Numéro 7 ; Numéro 8 ; Numéro 9 ; Numéro 10, Numéro 11, Numéro 12, Numéro 13, Numéro 14 ; Numéro 15 ; Numéro 16 ; Numéro 17 ; Numéro 18 ; Numéro 19 ; Numéro 20 ; Numéro 21 ; Numéro 22 ; Numéro 23 ; Numéro 24 ; Numéro 25 ; Numéro 26 ; Numéro 27 ; Numéro 28 ; Numéro 29 ; Numéro 30 ; Numéro 31 ; Numéro 32 ; Numéro 33 ; Numéro 34.
Le capital mort contre le travail vivant (Jean-Marie Harribey)
Lorsque nous avions pensé ce numéro des Possibles à la fin de l’année 2022, la bataille des retraites n’était pas engagée. Le gouvernement de Madame Élisabeth Borne tergiversait pour faire connaître ses véritables intentions et le président Emmanuel Macron s’exclamait dans ses vœux que personne n’aurait pu prévoir la sécheresse, la chaleur, bref le réchauffement du climat. Il n’imaginait sans doute pas que, en ce début d’année 2023, il aurait une autre surprise : le mouvement social serait de retour. Et quel mouvement ! Un mouvement qui vient de loin.
Dossier : Des inégalités
Crise financière, crise des débouchés ou crise de suraccumulation ? (Isaac Johsua)
En hommage à l’auteur décédé en décembre 2022, nous republions ici, avec l’autorisation de l’éditeur que nous remercions, l’introduction du chapitre 3 de son livre La grande crise du XXIe siècle, Une analyse marxiste, Paris, La Découverte, 2009, pages 43-47.
La résilience des inégalités d’origine financière (Olivier Godechot, Nils Neumann et l’équipe COIN)
La crise financière a suscité un double débat sur le rôle de la finance sur les inégalités contemporaines. D’une part, à gauche, le mouvement #OccupyWallStreet a incriminé cette dernière pour le retour de nos sociétés à des niveaux d’inégalité digne de la belle époque (Calhoun, 2013).
La double « explosion » des inégalités (François Dubet)
Généralement, « l’explosion » des inégalités désigne le creusement des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres. On pense alors aux inégalités qui se mesurent, aux inégalités de revenus et de patrimoines, aux inégalités d’accès au travail, à la santé et à l’éducation, on pense aux ultra-riches, aux pauvres et au coefficient de Gini. Il importe de savoir si ces inégalités, et lesquelles, se renforcent, se réduisent ou se maintiennent. Mais « l’explosion » des inégalités peut aussi désigner la nature-même des inégalités ; pas seulement leur amplitude.
Néocolonialisme et paupérisation systémique (Saïd Bouamama)
La Méditerranée se transformant en cimetière géant depuis plusieurs années, un Sahel endeuillé quotidiennement par les violences dites « djihadistes », des manifestations populaires pour le départ des troupes françaises de cette même région touchant désormais toute l’Afrique de l’Ouest, une croissance de nombreux pays africains ne s’accompagnant ni d’un développement ni d’une baisse de la pauvreté, etc., autant de faits qui sont incompréhensibles si on ne les relie pas aux rapports économiques qui régulent les liens entre les pays dominant l’économie mondiale et les pays dominés par elle.
Le principe d’égalité mis à mal par la police des étrangers (Claire Rodier)
« La France est fière d’être un pays d’immigration ancienne et riche de ce que cette immigration lui a apporté ». C’est en ces termes que s’ouvre l’exposé des motifs du projet de loi réformant le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) que le gouvernement a une nouvelle fois décidé de modifier en 2023.
Le recul de l’âge de départ à la retraite aggraverait les inégalités territoriales (Philippe Nikonoff)
L’affaire est entendue et bien comprise par une grande majorité de la population et singulièrement par les salariés : Le recul à 64 ans de l’âge minimum de départ à la retraite va pénaliser les plus modestes, celles et ceux dont les carrières sont incomplètes, qui ont travaillé à temps partiel, dont le salaire horaire est faible, etc. Ce caractère socialement injuste du dispositif (et injustifié car d’autres solutions sont largement possibles) va aggraver les inégalités territoriales.
De la crise du travail en France (Dominique Méda)
La puissance des réactions suscitées par la réforme des retraites ne s’explique pas seulement par la brutalité des mesures annoncées. Cette séquence jette soudainement une lumière crue sur une situation restée jusqu’alors relativement taboue l’ampleur de la crise du travail en France. En effet, alors que de nombreux responsables politiques appellent à vénérer la « valeur travail », les Français sont à la peine. Le travail est devenu pour un grand nombre d’entre eux insupportable, et même, au sens propre du terme insoutenable.
Réformer les retraites pour soumettre le travail, Analyse et propositions (Thomas Coutrot)
Au cœur du mouvement social actuel, on trouve la question du travail, son intensification et sa perte de sens. La réforme des retraites vise à étouffer le travail vivant. Les réformes néolibérales, comme celles des retraites, déconstruisent l’emploi ; ce faisant, elles attaquent aussi le travail. Bien que la confusion entre travail et emploi soit fréquente, leur distinction est importante analytiquement et politiquement.
Les classes populaires et l’école aujourd’hui : une réconciliation impossible ? (Choukri Ben Ayed)
Le rapport des élèves de classes populaires à l’école apparaît dans l’histoire scolaire comme marqué par un ensemble de mésententes, de contradictions, sur fond de rapports de domination. Comprendre aujourd’hui ce rapport, c’est ainsi le situer dans une certaine historicité. Celle-ci renvoie aux conditions de leur entrée massive dans l’école républicaine au cours de la IIIe République.
La réforme du lycée professionnel : un pas de plus vers la ségrégation sociale (Michel Thomas)
Le 13 septembre 2022, lors d’un déplacement à La Rochelle, au Lycée E. Tabarly, le Président Macron a annoncé « une grande réforme du lycée professionnel » dont la disposition essentielle serait d’augmenter le temps de stage en entreprise d’au moins 50 % dès septembre 2023. Ces nouveaux stages seraient rémunérés, et leur mise en place s’accompagnerait d’embauche de professeurs associés issus du milieu professionnel.
Un cas d’inégalités à résorber à l’école et à l’université : les discriminations liées à l’origine (Martine Boudet)
Le durcissement des politiques publiques, en France et à l’échelle de l’Union européenne, à l’égard des communautés immigrées et migrantes, est un fait largement étayé1. Que ce soit du fait de la prise du pouvoir par des équipes d’extrême droite en Suède et en Italie, ou bien de la représentation législative massive du Rassemblement national depuis les élections de juin dernier, qui s’ajoute à un deuxième mandat comme premier parti français au Parlement européen.
Débats
Le PSU, une histoire à connaître et racontée par Bernard Ravenel (Jean-Marie Harribey)
L’historien Bernard Ravenel (1936-2023) a publié Quand la gauche se réinventait : Le PSU, histoire d’un parti visionnaire, 1960-1989 (La Découverte, 2016)1. Ce livre raconte l’intégralité de l’histoire d’un parti politique, depuis sa naissance au plus fort de la dénommée « guerre d’Algérie » jusqu’à sa disparition quand triomphait le capitalisme financier qui allait entraîner la social-démocratie dans la déroute de la gestion néolibérale de la société.
Une stratégie de l’émancipation : À partir du livre La fabrique de l’émancipation de Bruno Frère et Jean Louis Laville (Gustave Massiah)
Bruno Frère et Jean-Louis Laville ont rédigé un livre très important, La Fabrique de l’émancipation1. Ils poursuivent un projet ambitieux, Repenser la critique du capitalisme à partir des expériences, démocratiques et solidaires. C’est un livre très consistant, de 450 pages, qui nécessite une lecture attentive ; il présente l’état des réflexions, des recherches et des alternatives sur une question essentielle, celle de l’émancipation, et ouvre la discussion sur la définition des projets alternatifs. Je résumerai les propositions de ce livre, dans une première partie, avant de proposer quelques réflexions pour en prolonger les interrogations.
Exigences sociétales, révolution technologique et transformation de l’industrie : Qui décide de quoi ? L’exemple de l’industrie automobile (Jacques Perrat)
la pandémie de Covid 19, l’aggravation de la crise climatique et la nouvelle donne géopolitique (guerre en Ukraine, rupture des chaînes d’approvisionnement sur de nombreux produits...) ont remis au centre des débats les activités industrielles – et agricoles – considérées un peu rapidement comme dépassées dans une économie privilégiant les services. Depuis plusieurs années, nos gouvernants s’inquiètent de la désindustrialisation de la France (Cf. N. Sarkozy et les « États généraux de l’industrie »).
À l’attention des lecteurs, note sur le statut de la revue Les Possibles
La revue Les Possibles a maintenant quatre ans d’âge et sa diffusion progresse régulièrement. Nous rappelons qu’elle fut créée à l’initiative du Conseil scientifique d’Attac pour être un lieu de débat théorique sur la nécessaire transformation de la société, aujourd’hui minée par le capitalisme néolibéral. Dès lors, ouverte à toutes les personnes qui s’inscrivent dans cette perspective, elle est indépendante de l’association Attac, le contenu des articles est de la responsabilité de leurs auteurs et n’engage pas l’association. La diversité des sujets, des auteurs et des disciplines témoigne de la volonté de garantir le pluralisme des idées. Le choix des thèmes et le respect des règles du débat scientifique et démocratique sont assurés par un comité éditorial dont la composition figure à la fin du sommaire.
Le comité éditorial
Adresse
Attac, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris
Directeur de la publication
Jean-Marie Harribey
Secrétariat de la rédaction
Isabelle Bourboulon, Edgard Deffaud, Jean-Marie Harribey, Esther Jeffers, Éric Le Gall, Christiane Marty, Pascal Paquin, Dominique Plihon, Jean Tosti
Responsables techniques
Edgard Deffaud, Serge Gardien, Éric Le Gall, Wilfried Maurin, Pascal Paquin, Rémi Sergé, Olivier Tétard, Valentin Drean
Comité éditorial
Sylvie Agard, Christophe Aguiton, Verveine Angeli, Paul Ariès, Geneviève Azam, Daniel Bachet, Jacques Berthelot, Catherine Bloch-London, Martine Boudet, Isabelle Bourboulon, Thierry Brugvin, Thierry Brun, Alain Caillé, Claude Calame, Christian Celdran, François Chesnais, Francoise Clement, Pierre Concialdi, Jacques Cossart, Annick Coupé, Thomas Coutrot, Christian Delarue, Vincent Drezet, Cédric Durand, Guillaume Duval, Mireille Fanon-Mendès-France, Daniel Faugeron, David Flacher, Fabrice Flipo, Pascal Franchet, Bernard Friot, Jean Gadrey, Susan George, Jérôme Gleizes, Gérard Gourguechon, André Grimaldi, Janette Habel, Nicolas Haeringer, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Esther Jeffers, Isaac Johsua, Pierre Khalfa, Serge Le Quéau, Frédéric Lemaire, Christiane Marty, Gus Massiah, Antoine Math, Dominique Méda, Georges Menahem, Pascal Paquin, René Passet, Évelyne Perrin, Dominique Plihon, Thierry Pouch, Daniel Rallet, Jean-Claude Salomon, Catherine Samary, Denis Sieffert, Vicky Skoumbi, Jean-Louis Sounes, Daniel Tanuro, Bruno Tinel, Michel Thomas, Jean Tosti, Éric Toussaint, Stéphanie Treillet, Aurélie Trouvé, Patrick Viveret
Contact avec la revue et soumission d’articles
Les propositions d’articles nouveaux ainsi que les contributions répondant à des textes publiés dans les numéros précédents de la revue doivent être adressées au secrétariat de la revue : revue-cs-secretariat@list.attac.org
La revue a noué un partenariat avec Mediapart à travers une « édition » créée sur ce site : http://blogs.mediapart.fr/edition/la-revue-du-conseil-scientifique-dattac. À chaque parution trimestrielle de la revue, un des articles sera mis en ligne sur Mediapart.