Les objectifs de ce contre-sommet étaient d’une part d’aborder les problèmes fondamentaux du monde actuel, mais surtout d’examiner les causes et connexions qui les lient. Il s’agissait aussi d’organiser des rencontres pour définir les stratégies, les pratiques et les alliances nécessaires au renouveau démocratique, social et environnemental de notre société.
Parmi les principales problématiques abordées, on retrouve la transition énergétique, la lutte contre la pauvreté, l’application des droits sociaux et démocratiques, la lutte contre toutes les formes de xénophobie, et la mise en place d’une société plus juste, plus égalitaire ainsi que d’une économie tournée vers l’intérêt des peuples.
Les ateliers ont lieu sur plusieurs sites, dont un temple protestant et un théâtre. Les barrages dans la ville organisés par la police ont rendu parfois difficile le déplacement d’un atelier à un autre. Ces ateliers étaient l’occasion d’échanger avec des militants du monde entier, d’avoir des témoignages de luttes dans d’autres régions, comme en Iran, ou dans les pays d’Europe de l’Est, ou encore sur les mobilisations qui s’organisent contre l’OMC en Argentine.
Action d’Attac lors de la journée d’action et de désobéissance « Color the red zone »
Parmi les nombreuses actions et mobilisations qui ont rythmé la semaine du G20 à Hambourg, l’une co-organisée par Attac Allemagne et Attac France a rassemblé une trentaine de militants d’Allemagne, de France, de Norvège. Le vendredi 7 juillet, ceux-ci ont opacifié les vitres d’une agence de la Deutsche Bank, la principale banque allemande pour dénoncer ses pratiques d’opacité fiscale – la banque aide notamment ses principaux clients à échapper à l’impôt.
Un certain nombre d’actions « blanc de Meudon » avaient été organisées en France au cours des 12 derniers mois, et une autre agence de la Deutsche Bank avait déjà été visée par des militants d’Attac Allemagne auparavant. C’était cependant la toute première action co-organisée par des militants des deux pays.
La cible originelle, un magasin Ikea du centre-ville avait été attaquées par des jets de pierres la veille, rendant l’opacification des vitres impossible. Cette information n’avait été connue que quelques heures avant l’action elle-même, mais nous avons su nous réorganiser pour viser une autre cible.
L’action n’a duré que quelques minutes, et les militants sont tous partis juste avant l’arrivée de la police, qui n’a pu interroger que des passants et des journalistes. Elle a été couronnée de succès. D’une part, sur le plan de l’organisation et des pratiques, l’expérience a été très riche. Nous avons notamment été impressionnés par la discipline des militants allemands qui sont d’une efficacité redoutable – ce que d’autres actions en leur compagnie nous ont confirmé. L’ensemble du groupe était très satisfait d’y avoir participé. D’autre part, l’action a été filmée en direct, notamment par des journalistes de la télévision publique allemande, offrant une réelle visibilité médiatique internationale. Cette action a été saluée par des journalistes comme un parfait exemple de désobéissance civile non-violente.
Un observateur d’Attac Norvège, venu filmer l’action en direct, s’est vu demandé s’il faisait partie de la « presse illégale ». Cela donne une idée de l’ambiance qui régnait à Hambourg pendant le G20.