Constat : les flux migratoires augmentent du fait des guerres auxquelles nos États contribuent par des ventes massives d’armes, mais aussi du fait de la passation d’accords de libre échange qui détruisent les économies des pays du Sud, du pillage de leurs ressources par les grandes multinationales dont l’effet est d’accroitre les inégalités de développement, des répressions par des régimes autoritaires locaux dont les élites s’enrichissent par la corruption, bref, toutes formes d’un néo-colonialisme qui ne dit pas son nom.

Ces flux vont même s’accentuer avec le déréglement climatique, car de plus en plus de populations devront quitter leur lieu de vie devenu inhabitable en raison de catastrophes écologiques (sécheresses, inondations, famines).

Ce constat devrai amener les États, surtout ceux des pays riches, à organiser l’accueil, l’inclusion sociale et l’intégration économique des personnes en quête de refuges, cela au lieu d’ériger des barrières inutiles et meurtrières, à nos frontières et dans les pays traversés par les migrants. C’est bien sûr un devoir moral humanitaire mais c’est aussi une exigence politique pour préparer la société altermondialiste de demain.

Nous disons donc « Non au blocage des frontières ! Oui à la liberté d’aller et venir ! ».

N’acceptons ni le tri entre "bons" et "mauvais" migrants, ni l’hypocrisie de l’État français qui parle d’humanité mais pratique la xénophobie et le repli sans partage des nantis sur eux.

Et nous disons aussi « Stop au délit de solidarité ! ». Car cette marche Vintimille-Londres braque un coup de projecteur essentiel sur les milliers de collectifs et d’anonymes qui aident les migrants partout en France. Avec eux, cette marche porte haut et fort des valeurs d’égalité entre humains, de liberté de circulation, et de fraternité. Les droits humains fondamentaux doivent passer avant des droits régaliens d’États qui ne sont en fait qu’au service des nantis et de leurs privilèges.

Commission Migrations, le 18.06.2018