Il faut libérer le travail !

lundi 28 août 2017, par Attac France, Les Économistes atterrés

Avec ses ordonnances pour une nouvelle loi Travail XXL, Emmanuel Macron dit vouloir « libérer le travail ». Il a raison ! C’est vrai que le travail est emprisonné dans les injonctions de rentabilité et les logiques financières.
Il est urgent de redonner du pouvoir de décision aux salariées face aux employeurs. De desserrer l’emprise des actionnaires par de nouveaux droits pour les travailleurseuses et les usageres.

Libérer le travail, ça voudrait dire quoi ?

Ce serait lui redonner du sens : en finir avec les objectifs quantitatifs absurdes qui obligent à tricher et à mentir pour faire semblant de les atteindre. En finir avec l’obsolescence programmée, qui fait fabriquer des produits fragiles pour accélérer leur remplacement. En finir avec l’obligation de vendre n’importe quoi sans se préoccuper des besoins réels des clientes et usageres. En finir avec les réductions d’effectifs qui obligent à travailler de plus en plus vite en sacrifiant la qualité des produits et des services, le travail « bien fait ».

Ce serait lui redonner de la sécurité : offrir aux salariées et à leur représentantes un droit de veto sur les restructurations et les délocalisations qui ferment leur avenir, instituer une garantie de revenu au salaire antérieur en cas de chômage ou de formation pour leur permettre de refuser les miettes d’emplois, les jobs jetables et mal payés qui précarisent leur vie.
Ce serait lui redonner du pouvoir : permettre aux salariées de peser sur les décisions d’investissements, associer les usageres et les clientes aux choix de production et à la définition des services. Libérer le travail, ça voudrait dire accorder aux salariées et aux parties prenantes concernées – riveraines, usageres, associations… – de nouveaux droits pour un travail plus vivable et plus sain, pour une société plus juste et pour la planète.

Les ordonnances font exactement l’inverse !

Le projet de loi d’habilitation parle « d’améliorer la représentation des salarié.e.s dans les organes d’administration et de surveillance des sociétés dont l’effectif dépasse certains seuils ». Mais les représentants des salariées, ultra-minoritaires dans les conseils d’administration, n’y auront aucun poids réel. La fusion des instances représentatives éloignera les représentantes de leur base : fini les déléguées du personnel ou les élus CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) qui connaissent les salariées et le terrain, ils ou elles seront absorbées dans les instances centrales, d’entreprise ou de groupe.

Le droit pour le patron de déclencher un référendum contre les syndicats, la réduction des sanctions et des délais de recours en cas d’abus, l’extension des contrats précaires…, toutes ces mesures asserviront un peu plus le travail au lieu de le libérer. Pour mieux en diminuer le coût (économique) pour les actionnaires, non le coût (humain) pour nous toutes et tous, salariées, chômeurseuses et précaires. Il est temps d’arrêter les bobards et de libérer réellement le travail !

Ce guide, fruit d’une collaboration entre Attac et les Économistes atterrés a vocation à y contribuer.

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