Retrouvez également ici notre article Les sales « coûts » des JOP d’hiver 2030.
Le collectif citoyen JOP 2030 a lancé un référé-liberté le 26 novembre dernier pour stopper la signature du contrat olympique qui doit engager les régions organisatrices (Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes) et le Comité international olympique. Les motivations de cette procédure sont limpides : le collectif dénonce l’absence de mesure d’information du public. Par une ordonnance du 27 novembre 2024, le juge des référés du tribunal administratif de Lyon a toutefois rejeté la requête en considérant notamment que la question de la participation du public n’est pas une liberté fondamentale.
Or, la Convention d’Aarhus signée le 25 juin 1998 par trente-neuf États, prévoit notamment « L’accès à l’information sur l’environnement détenue par les autorités publiques et la participation du public au processus décisionnel ayant des incidences sur l’environnement ». Cette obligation n’a pas été respectée alors qu’un tel projet portera nécessairement atteinte à l’environnement. Dans ses courriers des 24 mai 2024, 19 juin 2024 et 18 octobre 2024, la Commission nationale du débat public a d’ailleurs confirmé ne pas avoir été saisie par les maîtres d’ouvrage.
Cette décision d’organiser ces jeux a en réalité été préparée par Laurent Wauquiez (alors président de la région Auvergne-Rhône-Alpes) et Renaud Muselier (président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur) avec l’entente complice de l’ancien Premier Ministre, Michel Barnier. Renaud Muselier lui-même a reconnu à demi-mot un déficit démocratique ce 24 janvier, estimant que « le vote des parlementaires est incontournable ». Cette déclaration intervient toutefois après que l’ancien Premier ministre ait apporté au Comité international olympique la garantie financière de la France.
Les populations alpines, comme la population en général et ses représentant·es, les parlementaires, n’ont donc pas été consultés. C’est un déni de démocratie pour une décision lourde de conséquences budgétaires, environnementales, économiques et sociales.