Revue de presse sur la réforme bancaire

jeudi 24 janvier 2013, par Attac France

Jour après jour, le tour d’horizon de la presse sur le projet de réforme.

Une fois n’est pas coutume, la presse semble quasi unanime. Face à cette non-réforme un constat s’impose : le gouvernement a cédé devant le lobby bancaire...

 

 

Réforme bancaire : l’aveu qui tue !

Marianne, 31 Janvier 2013

marianne_logo.jpg Auditionnés mercredi 30 janvier par la commission des finances de l’Assemblée nationale, les patrons des plus grands établissements bancaires (Société générale, BNP-Paribas, Crédit agricole…) continuent d’exercer une pression sans précédent sur le gouvernement pour que la réforme bancaire soit la plus indolore possible et ont d’ailleurs joué un sketch qui prêterait volontiers à rire s’il n’était pas aussi indécent. Jean-Louis Chifflet, le président de la Fédération bancaire française (FBF), est arrivé devant les parlementaires en leur disant : « Nous ne sommes pas venus vous parler de mariage, mais de séparation » Au nom de ses adhérents, il a solennellement demandé au gouvernement et à sa majorité de repousser la réforme bancaire à… 2017. Motif : les banques affronteraient une crise sans précédent qui rendrait inopportune une telle réforme. Or, que l’on sache, pas un de ces banquiers n’a suggéré que l’on repousse à 2017 les mesures d’austérité décidées par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et destinées à réduire les déficits publics himalayens accumulés depuis 30 ans ! Voilà l’aveu : la loi bancaire préparée par Bercy aura l’effet du mercurochrome sur une jambe de bois. Elle impactera moins de 1% de l’activité bancaire. Une goutte d’eau dans l’océan des profits bancaires. Chute du sketch qui ne nous fait pas rire, mais alors pas du tout : pourquoi, dès lors, les banquiers jugeraient-ils urgent de repousser cette réforme si elle a aussi peu d’effet sur leur compte de résultat ?

 

Loi bancaire : des élus PS espèrent « muscler » un texte « inachevé »

Le Monde, 31.01.2013

lemonde.jpg La promesse d’une séparation nette entre les activités bancaires de crédit et de dépôt et les opérations spéculatives a laissé place à une simple « filialisation ». Pour beaucoup de députés, qui ont alors encore en travers de la gorge le traité budgétaire européen ou le crédit d’impôt compétitivité emploi, adoptés à l’automne sans avoir pu les discuter, la montagne accouche bel et bien d’une souris. Et c’est paradoxalement le milieu bancaire, pourtant peu enclin au changement, qui va lui fournir des arguments en confirmant ses craintes d’une réforme trop timorée. Pour la député des Hautes-Alpes, Karine Berger, nommée rapporteur du texte à l’Assemblée, les récents rapports de force autour de la réforme ont permis de « mieux cadrer la situation ». Cette économiste de formation veut toujours croire que la future loi va être « une magnifique paire de ciseaux que le gouvernement pourra faire passer où il veut dans les activités bancaires ». « Encore faut-il que les ciseaux ne soient pas de bois », prévient son camarade Christian Paul.

 

La réforme bancaire à la française va-t-elle assez loin ?

La Croix, 31/1/13

la-croix1_0.jpg Le projet de loi, qui affirme la « séparation des activités utiles au financement de l’économie des activités spéculatives » est jugé insuffisant par plusieurs experts. Pourquoi ? Principal argument : la définition des activités de marché qui devront être strictement isolées des autres dans un établissement bancaire est très restrictive, ce qui rend la mesure inopérante. De plus, l’interdiction des opérations financières à très haute vitesse par informatique s’avère inopérante telle qu’elle est proposée par la loi, d’après ces experts, tout comme l’interdiction de la spéculation sur les matières premières agricoles.

 

Réforme bancaire : le projet de loi français serait-il le pire de tous ?

La Tribune, 30/01/13

logo_-_la_tribune_jpg_0.jpg Le projet de loi sur la réforme du secteur bancaire français « cumule les faiblesses de tous les projets existants » à l’étranger, juge le chercheur Gaël Giraud, jésuite, chercheur au CNRS, à l’Ecole d’Economie de Paris et membre du laboratoire d’excellence sur la régulation financière. Ce dernier organisait une conférence de presse à la Sorbonne, intitulée « Le projet de loi de séparation bancaire Moscovici sépare-t-il vraiment ? » Une question qui n’en était pas une, Gaël Giraud jugeant le projet français tout-à-fait insuffisant pour éviter la répétition d’une crise financière comme celle de 2008. Le hic, c’est que les crédits accordés par les banques aux hedge funds sont toujours montés avec des garanties. Résultat, « ces dispositions du projet de loi permettront aux banques françaises de continuer à utiliser les dépôts de la clientèle pour financer des prêts aux hedge funds ! », s’indigne Thierry Philipponnat, secrétaire général de l’ONG Finance Watch. Le projet français ne permettra pas de limiter le risque systémique -c’est-à-dire de contagion- que les grandes banques font planer sur l’ensemble de leur secteur et, partant, sur l’économie.

 

L’adversaire, c’est toujours la finance ?

Libération, 30/01/2013

liberation_2.jpg Le mot essentiel de l’article de loi est « sauf les activités utiles à l’économie »… Malgré une interdiction de façade, le projet de loi ne touche pas à ce que font vraiment les banques. Interdire le trading haute fréquence ? Bonne idée mais « le projet ne conduit à l’interdiction que de 10 à 20% des opérations de trading haute fréquence », rappelle la Gauche durable. Proscrire la spéculation sur les matières premières agricoles s’impose aussi, car son impact s’avère dévastateur sur la volatilité des prix alimentaires. Mais si le texte interdit aux banques de spéculer, il ne prohibe pas la vente de produits financiers à des spéculateurs. « La quasi-totalité des opérations spéculatives menées sur les marchés agricoles ne seront ni interdites ni même filialisées », déplore Clara Jamart, d’Oxfam, qui dénonce un manque de transparence et de consultation dans l’élaboration du projet de loi. Quant à la lutte contre les paradis fiscaux, elle n’est même pas mentionnée…

 

Groupes de pression à l’assaut du Parlement. Quand les avocats d’affaires écrivent les lois

Le Monde Diplomatique, janvier 2013

logotyfa_0.png La loi bancaire présentée par le gouvernement français a été largement inspirée par le lobby des banques. Contrairement aux promesses du candidat François Hollande, qui avait annoncé la séparation des activités de spéculation et de crédit, le système actuel ne sera finalement modifié qu’à la marge. Une nouvelle illustration du poids des cabinets d’experts, qui se sont peu à peu substitués à la fonction publique et aux élus.
 

Réforme bancaire : les députés doivent légiférer dans le noir !

Marianne, 22 Janvier 2013

marianne_logo.jpg Les députés n’auront pas le droit de savoir ce qui ira ou pas dans les fameuses filiales des activités « à risque » ! Dans le cadre de la présente étude d’impact, il est malheureusement impossible, compte tenu du très petit nombre de banques concernées et pour des raisons de confidentialité et de respect des affaires, d’exposer les ordres de grandeur correspondant à la taille de l’éventuelle filiale pro forma. Marianne, comme quasiment toute la presse avait repris l’estimation d’un banquier : seule 2% du bilan des banques (leur chiffre d’affaires) serait concerné par la filialisation. Contre les 10% affirmée par Pierre Moscovici.

 

La guerre à la finance n’a pas encore eu lieu

L’Humanité, 21 Janvier 2013

lhumanite.png La réforme bancaire constitue un revirement inquiétant mais sans surprises au regard des orientations développées durant la campagne de François Hollande. Ainsi, en février 2012, le candidat s’employait déjà à rassurer la place financière londonienne, la City, affirmant au Guardian qu’elle n’avait «  rien à craindre de son action pour réguler davantage le monde financier  ». Cette réforme n’est pas simplement critiquée par les opposants : la député socialiste Laurence Rossignol a ainsi critiqué une réforme bancaire qui n’est «  pas à la hauteur des mots  » et plaide pour «  transformer les règles dans la durée  ».

 

Séparations des banques : Pouvoir aux lobbys bancaires ou au peuple français ?

Le Huffington Post, 11/01/2013

huffington-post-masthead.jpg Emmanuel Poilane dénonce une réforme a minima (terme repris par le milieu économique sur des sites boursiers qui ne sont pas particulièrement utopistes) soutenue par les banquiers français. Le système de dépôt n’est là que pour leur permettre de cautionner la spéculation financière orchestrée par leurs robots traders. Pourquoi ne pas faire un référendum pour une réforme bancaire ambitieuse qui à défaut d’avoir l’accord du lobby des banquiers aurait le soutien du peuple français ? Le dernier sondage de l’ifop est assez clair sur ce point et montre le désenchantement des Français vis-à-vis de leurs banques.

 

 Pour François Pérol, la réforme bancaire est une bonne réforme

Le Nouvel Observateur, 20-12-2012

nouvel-observateur_0.jpg Selon le président du directoire de la BPCE : « cette réforme est une réforme qui reconnaît le principe de réalité, donc pour moi c’est une bonne réforme ». Le PDG de la Société générale Frédéric Oudéa s’était montré plus critique déplorant « une contrainte nouvelle qui s’ajoute au même moment à d’autres et qui va nous compliquer la vie ». Le patron du groupe bancaire a également regretté la fiscalité trop lourde pesant en France sur les hauts revenus et le capital. « Il est paradoxal de taxer de façon très importante ce qui est susceptible de bouger le plus (le capital). On ne fait pas de croissance sans investissements, on ne fait pas d’investissements sans capital », a déclaré l’ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

 

 Pourquoi la réforme des banques est bien une capitulation

Marianne, Jeudi 20 Décembre 2012

marianne_logo.jpg Si le texte prévoit bien de « séparer » toutes les activités à risques et de les cantonner dans une filiale particulière, il réserve cette obligation aux seules « trading pour compte propre », c’est-à-dire lorsque la banque joue avec son propre argent sur les marchés financiers. Pour la plus active des banques spéculatives, Goldman Sachs, cela ne représente que 10% de son activité. Pour les françaises, hormis BNP Paribas et Société générale, presque rien ! Le projet de loi, où prédomine le sentiment de pusillanimité, permet à toutes les activités « utiles à l’économie » de demeurer dans le giron des banque de dépôts. Un banquier d’affaires résume : « en fait, à part l’affaire Kerviel, cette loi n’aurait empêché aucune des gamelles que les banques françaises ont enregistrés pendant la crise … ». Quant à l’interdiction de posséder des filiales dans les paradis fiscaux ou réglementaires, elle est carrément absente du projet de loi. Même le prêt aux hedge funds, spéculateurs entre les spéculateurs est possible, sous certaines conditions…

 

 Le gouvernement ménage les banques

Le Point, 20/12/2012

logo_le_point.jpg Grâce à cette réforme, les banques pourront poursuivre comme avant leur rôle de « teneur de marché », c’est-à-dire d’intermédiaire financier, présenté comme indispensable dans un contexte où les entreprises vont devoir de plus en plus faire appel aux investisseurs avec le renforcement des normes prudentielles imposées aux banques dites de Bâle III. Cela soulève des questions sur l’ampleur réelle de la réforme. Chaque établissement bancaire sera tenu de se doter d’un plan préventif de « rétablissement » en cas de difficulté financière. Chacun devra par ailleurs préparer une sorte de « testament » en cas de faillite. Il s’agit de prévoir des procédures concrètes pour permettre au régulateur de gérer la crise : plan de cession d’actifs, mise en place d’une banque-relais, séparation des actifs pourris des actifs sains. En cas de faillite, l’ACPR pourra faire supporter les pertes par les actionnaires et les créanciers des banques, prévoit le gouvernement. Ce qui n’empêche pas Fitch de juger que la réforme « devrait laisser inchangée la dynamique de soutien aux banques du pays » par l’État. L’agence de notation financière estime en effet : « l’un des objectifs-clés de l’exécutif est de préserver la stabilité du secteur bancaire et la volonté d’apporter un soutien public (en cas de défaillance) demeure forte. » En effet, la réforme ne prévoit pas de faire payer les créanciers dits « seniors », qui doivent être remboursés en priorité en cas de faillite. Conscient de la prudence de son texte, le ministre a trouvé une astuce pour mieux vendre sa réforme : il a inséré des mesures très populaires sur la protection des clients.

 

 Jusqu’où ne pas braquer les banques ?

La Croix, 19/12/12

la-croix1.jpg Que restera-t-il des promesses présidentielles en matière de régulation financière ? La réforme bancaire, qui permet aux banques d’emprunter à des taux inférieurs, incite les banques à prendre tous les risques pour générer des profits faciles. Le bénéfice ainsi dégagé rémunère généreusement actionnaires, traders et dirigeants. Mais, en cas de faillite, la garantie publique engage alors l’État (c’est-à-dire, les contribuables !) à payer non seulement la facture des déposants lésés, mais aussi celle d’une spéculation mal avisée des banques systémiques. Partage des pertes, privatisation des profits : l’équation, hélas, est connue, la collectivité ne pouvant pas se payer le luxe de laisser s’effondrer les fameuses « too big to fail » (« trop grosses pour faire faillite »). Séparer les deux activités bancaires par une « muraille de Chine » n’est pas une une lubie altermondialiste. Le gouverneur de la banque centrale britannique, l’ancien PDG de City Group John Reed, ou encore l’ancien président de la Fédération française des sociétés d’assurances en proclament l’impétueuse nécessité pour ne pas mettre en péril la solvabilité des États. Dans sa réflexion sur la réforme du système financier de novembre 2011, le Conseil pontifical Justice et Paix préconise « la distinction entre les activités de crédit ordinaire et celles d’Investment banking », estimant que « ces dernières sont réalisées sans aucune limite ni contrôle ».

 

Le projet de loi bancaire est une réforme Canada Dry. Renforçons plutôt nos banques !

La Tribune, 19/12/2012

logo_-_la_tribune_jpg.jpg Selon Olivier Beruyer, si on veut protéger les dépôts des Français, la seule solution, c’est de scinder vraiment les banques, une bonne fois pour toutes. Or, la nouvelle loi ne change pratiquement rien : ça ressemble à une réforme mais c’est tout sauf une vraie réforme. Alors que la France a sur son territoire 5 des 29 banques qualifiées de systémiques au niveau mondial en 2011, en pratique, le projet de loi bancaire ne vise que le cantonnement dans une filiale, ce qui ne fonctionne pas en temps de crise. Si la filiale fait faillite, elle impactera fortement les fonds propres de la banque commerciale mère ou de la holding. Et on imagine mal que ceci n’entraîne pas un risque de bank-run. Selon ce financier, il faut cesser d’exposer le contribuable à des risques financiers qui ne sont pas de sa responsabilité. Les banques répondent que cela nuirait au financement de l’économie... Pour lui, la séparation permettrait de renforcer chacune des parties et cela clarifiera le paysage bancaire. On pourrait même imaginer des fusions de banques commerciales européennes entre elles - en se protégeant du risque systémique. Et des fusions de banques d’investissement. On peut parfaitement créer des champions européens dans chacune de ces activités, mais pas au prix d’un transfert du risque sur une garantie publique des dépôts...Le chantage à la compétitivité de la banque universelle n’est qu’un argumentaire sans guère de fondement pour faire reculer le législateur sur une vraie régulation des activités financières. Scinder les banques en deux, ce n’est nullement supprimer des services financiers rendus par les banques françaises, c’est les séparer. De plus, c’est une très mauvaise méthode que de renvoyer une bonne partie de la réglementation vers le régulateur des banques et des marchés, parce que ces questions sont jugées trop techniques pour être traitées par le législateur. On renvoie par exemple la définition de la frontière des activités spéculatives au domaine réglementaire. C’est exactement ce qu’il ne faut pas faire.

 

 La réforme bancaire présentée par le gouvernement devrait être plus limitée que la promesse du candidat Hollande

Le Huffington Post, 19/12/2012

huffington-post-masthead.jpg Projet phare de la campagne présidentielle, où François Hollande avait dressé en ennemi la finance et la spéculation, cette loi serait finalement moins agressive que prévue envers les banques. Pas de séparation des banques, mais la création de filiales L’idée principale serait d’obliger les banques à filialiser certaines activités spéculatives. Celles « dont on considère qu’elles ne sont pas utiles à l’économie », explique le ministère à France Info. L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) va disposer de pouvoirs accrus. Elle pourra ainsi plus facilement demander la transmission de données aux acteurs du marché. Séparation « en trompe l’œil » donc.

 

 Réforme bancaire : encore une promesse de Hollande qui fait plouf

Rue 89, 19/12/2012

logo_rue89.jpg Hum... Les banques, qui ont peur d’être découpées et de maigrir, ont argué que la qualité de leurs services vient de la diversité de leurs activités. Les activités de marché les rendraient plus compétitives, ce qui aurait un impact favorable sur les conditions de crédit aux particuliers ou aux entreprises... Pas d’inquiétude à avoir, un simple « pistolet à bouchon » est pointé sur les banques puisque la sanctuarisation des activités à risque est réduite à presque rien. Exemple que fournit Christophe Nijdam, analyste bancaire chez AlphaValue : dans le cas de la BNP, il s’agit de cantonner 0,5% de son « produit net bancaire » (le chiffre d’affaires d’une banque) dans une filiale. « Ce qui n’est que l’épaisseur du trait. On ne peut pas appeler cela une réforme », commente-t-il abruptement. Encore moins ambitieux qu’aux États-Unis.

 

 Le gouvernement se défend d’une réforme bancaire a minima

Challenge, 19-12-2012

logo-challenges.jpg Alors que le gouvernement se targue de placer la France à « l’avant-poste de l’Europe en matière de régulation bancaire", Alex Koagne, analyste chez Natixis, note cependant que la réforme sera "sans trop d’incidence sur l’activité bancaire et sans grand bouleversement sur l’organisation des banques.Si le gouverneur de la Banque de France la juge lui "optimale" pour l’économie française, le PDG de la Société générale, Frédéric Oudéa, a néanmoins regretté que cette réforme intervienne alors que les banques se préparent à l’entrée en vigueur des nouvelles règles prudentielles du comité de Bâle III.

 

La spéculation interdite... à la marge

Libération, 18 décembre 2012

liberation_1.jpg Dès le lendemain du discours du Bourget, les banques mettent le paquet pour convaincre l’entourage de Hollande de ne pas adopter une réforme aussi profonde. Pendant des mois, elles « harcèlent » Karine Berger, conseillère du candidat sur les sujets financiers . Le fait que d’anciens inspecteurs des finances dirigent les banques n’est naturellement pas une coïncidence. Le ministre des Finances déclare qu’il n’est pas question de remettre en cause le modèle français de banque universelle qui « a été plutôt plus résistant pendant la crise que d’autres. Je pense que, si on sépare, on risque de fragiliser les deux activités, ajoute-t-il. Il y a autre chose que j’ai en tête, c’est que la banque, c’est une industrie ; une industrie qui emploie, en France, 400 000 personnes ». L’argument est très contestable. Le « market making » reste donc autorisé à demeurer dans la banque commerciale, tout comme les prêts aux « hedge funds », à condition qu’ils soient garantis par des actifs. Au final, seules deux activités sont totalement interdites par le gouvernement : la spéculation sur les matières premières et le « trading » haute fréquence fait par des algorithmes d’ordinateurs.

 

 Le gouvernement ne fait pas sauter la banques

Libération, 18 décembre 2012

liberation_1.jpg Le ministre de l’Économie présente ce matin un projet de loi de réforme bancaire en deçà des promesses du candidat Hollande. A Bercy, on assume : « On a été convaincu par les arguments des banques. » A l’Élysée aussi. « C’est une réforme juste et équilibrée, confie un conseiller. Aller plus loin risquerait de fragiliser notre industrie bancaire et de voir ses parts de marché remplacer par ses concurrentes anglo-saxonnes. » Mais après le pacte de compétitivité et ses 20 milliards d’euros de crédit d’impôt aux entreprises, et surtout l’affaire Florange, la majorité ne peut se payer le luxe d’un nouveau front de contestation interne.

 

+ Mediapart : "La réforme des banques est taillée en pièces sous la pression du lobby bancaire","La réforme bancaire est vidée de tout contenu", "La réforme des banques est taillée en pièces sous la pression du lobby bancaire" ...

 

 

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