Le capitalisme vert a de l’oxyde dans l’aile

vendredi 2 octobre 2015, par Thomas Coutrot

Wolsksawgen a annoncé le 30 septembre 2015 avoir équipé près d’un million de ses véhicules diesel d’un logiciel de trucage permettant de fausser les résultats des tests anti-pollution. Réaction de Thomas Coutrot, porte parole d’Attac, dans une chronique de Politis N°1371.

En 2012 le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les gaz d’échappement diesel dans la catégorie des « cancérogènes certains ». Aucune inquiétude à avoir cependant selon les constructeurs français, champions du monde du diesel : « depuis 2011, les normes font que tous les diesels ont un filtre particule, ce qui fait que le sujet santé est derrière nous », selon le directeur des marques de PSA Peugeot Citroën, Frédéric Saint-Geours. Les constructeurs sont d’ailleurs des « activistes » de l’environnement, comme le disait sans rire François Hollande en ouvrant le « Sommet des entreprises pour le climat » à l’Unesco en mai dernier. Ils le prouvent par leurs engagements dans le « Pacte global » de l’ONU [1] et dans leurs multiples brochures sur papier glacé : « ce n’est certainement pas une coïncidence si Volkswagen remporte des succès commerciaux au moment où le principe de responsabilité envers les peuples et l’environnement est pleinement reconnu par ses entreprises à travers le monde » [2]...

Patatras : le scandale Volkswagen réduit en lambeaux les discours creux et la couverture verte de l’industrie automobile. Le trucage des tests antipollution ne concerne évidemment pas que le constructeur allemand : selon Greg Archer, responsable de l’ONG Transport and Environment, l’affaire VW n’est que « le sommet de l’iceberg » [3]. Les tests menés par les associations montrent que les véhicules neufs en Europe, allemands comme français ou italiens, émettent en moyenne 5 fois plus de NO2 sur la route que la norme maximale autorisée.

Le système européen de certification des émissions rappelle celui des agences de notation financière : des entreprises privées, rémunérées par les constructeurs (ou les banques), travaillant en toute intimité avec leurs clients. D’où le mensonge institutionnel dans la surveillance du niveau des émissions (ou des risques associés aux produits financiers). On sait que l’industrie de la certification des réductions d’émissions, nécessaire au fonctionnement de la finance carbone, souffre des mêmes défauts.

Du 4 au 10 décembre au Grand Palais, un grand salon « Solutions COP 21 » permettra aux transnationales de présenter leur contribution à la lutte pour le climat. La panique a sans doute gagné les organisateurs à l’idée que la présence des constructeurs automobiles suffira à ridiculiser l’ensemble de la manifestation. Nous savions que le « capitalisme vert » était un oxymore, Volkswagen en fait une nouvelle démonstration. La loi du profit maximum est incompatible avec la survie de l’espèce humaine. Nous le proclamerons haut et fort lors de la COP 21.

Voir en ligne : « Le capitalisme vert a de l’oxyde dans l’aile », Politis N°1371

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