Vétu·e·s de combinaison blanches, les activistes ont dénoncé les ravages causés par Bayer-Monsanto qui engendrent une société toxique pour les paysan·ne·s, les citoyen·ne·s, la biodiversité et l’environnement.
Le 6 mai dernier, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) publiait un nouveau rapport démontrant que « La nature et ses contributions à la vie des peuples se dégradent partout dans le monde ». Après le dernier rapport du GIEC, tout aussi alarmant, une chose est sûre : malgré les alertes, nous sommes en train de perdre la bataille pour une vie décente sur une planète vivable.
Si les transformations nécessaires ne vont pas assez vite, c’est notamment parce que des multinationales comme Bayer-Monsanto font passer leurs intérêts et les dividendes de leurs actionnaires avant celui des peuples et de la planète. Leurs lobbies influencent directement les gouvernements, trop faibles ou trop complaisants, dans le but de freiner toute législation qui entacherait leurs bénéfices. Leurs équipes n’hésitent pas à falsifier des études scientifiques, par exemple pour contrer la classification du glyphosate par le CIRC [1], comme « cancérigène probable » pour l’homme. Leurs communicants vont jusqu’à ficher illégalement les journalistes, activistes ou politiques pour mieux les influencer, les corrompre ou les faire chanter. [2]
Aujourd’hui, nous n’avons plus le luxe d’attendre. Il est urgent de mettre des multinationales comme Bayer-Monsanto hors d’état de nuire. Pour y arriver, nous devons accentuer la pression citoyenne pour que Bayer-Monsanto reconnaisse enfin la dangerosité de ses produits, pour que les victimes de ses produits toxiques obtiennent des réparations et, surtout, que se mettent en place les outils pour soutenir et accélérer la sortie des pesticides afin que les paysan·ne·s puissent travailler sans mettre en péril leur santé, la planète et la biodiversité.
Nos quatre organisations appellent à participer à la grève mondiale pour le climat partout en France ce vendredi 24 mai. Mais marcher ne suffit pas et il faut amplifier les actions citoyennes pour lutter contre l’impunité de ces multinationales et engager des changements profonds des politiques publiques afin que nous puissions toutes et tous aspirer à une vie décente sur une planète vivable.
Récit de l’action :
Arrivés à 8h les militant·e·s ont occupé pendant 1h le hall central du siège de Bayer-Monsanto.
Des paysan·ne·s, et des activistes déguisés en abeilles ont ensuite réalisé un "die-in" pour symboliser l’impact des produits de Bayer-Monsanto sur leur survie.
Les abeilles étaient également venues rappeler qu’un tiers de la production alimentaire mondiale dépend des pollinisateurs qui sont victimes d’une hécatombe sans précédent du fait notamment de l’utilisation massive de pesticides.
Ces pollinisateurs ne sont pas les seules victimes de ces poisons. Le 13 mai 2019, le tribunal de Californie, a condamné Bayer-Monsanto a une amende de 2 milliards de dollars pour les cancers de Alva et Alberta Piliod, utilisateur et utilisatrice du Roundup. En France, en avril dernier, la cour de Justice de Lyon condamnait une fois de plus, Bayer-Monsanto pour l’empoisonnement de Paul François au pesticide Lasso. Ces condamnations doivent faire comprendre au gouvernement français que nous faisons bel et bien face à des pratiques toxiques.
Après les prises de paroles des quatre organisations les militant·e·s sont reparti·e·s avant 9h en laissant la scène symbolisant la « nature morte » installée dans le hall de Bayer-Monsanto.