7 militant⋅e⋅s anti-évasion fiscale entendus par la police : les délinquants sont les banquiers, pas les citoyen⋅e⋅s engagés !

mercredi 26 avril 2017, par Attac France

Quel est le délit le plus grave ? Organiser l’évasion fiscale et mentir devant une commission d’enquête parlementaire, ou bien passer une couche de blanc de Meudon sur une vitrine d’agence bancaire ? La réponse des pouvoirs publics semble claire : malgré les révélations des «  Panama Papers  » et les mensonges du DG de Société générale, aucune convocation ni poursuite contre les banquiers, alors qu’Aurélie Trouvé, porte-parole d‘Attac, et six autres militant·e·s doivent répondre aux questions des policiers pour une action symbolique contre l’évasion fiscale. Alors qu’aucun des deux finalistes de l’élection présidentielle n’affiche de volonté crédible de lutter contre l’évasion fiscale, l’action citoyenne est plus que jamais nécessaire et légitime.

Contrairement à présidente du Front national, Marine Le Pen, les militant·e·s d’Attac se sont rendus à leurs convocations et ont assumé leurs actes. Ariane, Aurélie, Jean-Marie, Pierre, Vincent et Youlie ont été auditionnés par la police ces 24 et 25 avril, Françoise sera finalement entendue le 16 mai prochain.

Pour quelle raison ? Une action symbolique réalisée le 1er avril contre la Société générale des Champs-Élysées : la vitrine de l’agence avait été opacifiée au « blanc de Meudon » pour dénoncer l’opacité et l’impunité de la banque dans son activité de blanchiment de fraude fiscale. 35 militant·e·s avait été arrêtes et placés en garde à vue avant d’être relâchés dans la journée. L’action célébrait le triste premier anniversaire des « Panama Papers », qui ont démontré l’implication active de la Société générale dans l’évasion fiscale internationale mais n’ont été suivis d’aucune sanction.

La banque a fait créer pour ses clients au moins 1 005 sociétés offshore au Panama via le cabinet Mossack Fonseca. Frédéric Oudéa, DG de Société générale, avait menti en niant toute activité au Panama devant une commission d’enquête sénatoriale en mai 2012. Pourtant, malgré une perquisition du Parquet national financier en avril dernier, aucune poursuite n’a été engagée contre lui ou sa banque, ni par le Sénat, ni par la justice.

Ce sont les dirigeants de la Société générale, menteurs récidivistes tant dans l’affaire Kerviel que sur les « Panama Papers », qui devraient être convoqués par la police et la justice, et pas les militant·e·s qui luttent contre l’évasion fiscale et l’impunité des plus riches. L’absence de sanctions pour la Société générale et ses dirigeants est une véritable insulte aux citoyen·e·s, justiciables et contribuables ordinaires.

LuxLeaks, SwissLeaks, Panama Papers… la multiplication des révélations a jeté la lumière sur les pratiques de banques et de multinationales comme Apple, BNP Paribas, Ikea, Engie, McDonald’s, Société générale, Starbucks, Total ou Zara qui profitent de l’opacité financière et de la complicité des pouvoirs publics pour évader des sommes colossales dans les paradis fiscaux. Avec ou sans suites judiciaires, Attac compte poursuivre ses actions partout en France pour que ces multinationales rendent l’argent qu’elles ont détourné et qu’elles payent leur juste part d’impôts dans les pays ou elles exercent leurs activités.

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P.-S.

Photos Lo

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