Mettre un coup d’arrêt aux pratiques spéculatives des banques

mardi 11 septembre 2018, par Attac France

Les grandes banques sont les championnes de la spéculation, qui consiste à gagner de l’argent sans créer de richesses, sur le dos des autres. Elles font feu de tout bois en s’attaquant aux devises, aux dettes publiques, mais aussi au pétrole ou encore aux matières premières agricoles.

Les taux de change des devises est le domaine où la spéculation est la plus active, les banques poussant des monnaies à la baisse ou à la hausse afin de réaliser des gains. Entre 1970 et 2016, le volume des transactions sur les monnaies a été multiplié par plus de 500, pour atteindre 4200 milliards d’euros par jour ! Plus de 95% des échanges de devises ne concernent pas l’économie réelle. Les banques jouent également sur des dérivés de change (marchés à terme et d’options) qui peuvent provoquer des pertes considérables, sans compter les méfaits de l’instabilité des monnaies pour les sociétés.

Ces dernières années, les monnaies de grands pays dits émergents (Inde, Brésil, Russie, Turquie, Argentine…) ont été soumises à des attaques spéculatives massives qui ont provoqué des crises parfois dévastatrices.

La dette publique a été l’une des cibles les plus importantes de la spéculation au moment de la crise de la zone euro, notamment en Grèce. Les grandes banques européennes et états-uniennes ont mis en place des stratégies diaboliques : elles parient sur la baisse du prix des obligations émises par le trésor grec, puis elles achètent des crédits default swap (CDS), produits financiers les assurant contre le risque de défaut de paiement de l’État. Enfin elles revendent ces CDS plus chers, en faisant le pari que leur valeur va augmenter. Cette spéculation a mis la Grèce à genoux, avec des conséquences sociales dramatiques.

Les nouvelles technologies sont également utilisées par les banques pour spéculer avec le trading à haute fréquence (THF) : les traders achètent et vendent des gros volumes de titres en quelques microsecondes et tirent avantage des petits écarts de prix qu’ils provoquent. Cette technique, parfaitement inutile sur le plan économique, est un dangereux facteur d’instabilité qui se traduit régulièrement par des “krachs éclairs” sur les marchés.

Le pétrole est lui aussi matière à spéculation, comme l’ensemble des matières premières, et la spéculation ne se limite pas aux marchés spots, là où s’échangent les cargaisons avant d’être livrées à bon port.

Le marché des matières premières est devenu un marché très lucratif pour les banques. On y spécule à la hausse ou à la baisse ; des stratégies financières de plus en plus sophistiquées déterminent les cours des matières premières alimentaires. La situation est aujourd’hui particulièrement délétère tant pour l’activité agricole que pour la sécurité alimentaire mondiale : les marchés agricoles sont déconnectés des réalités physiques et caractérisés par une hypervolatilité des prix. En 2015, trois grandes banques françaises – BNP-Paribas, Société générale et BPCE – ont été accusées de spéculer sur la faim en faisant monter les prix des matières premières alimentaires, ce qui a engendré des famines dans plusieurs pays pauvres.

Mettre un coup d’arrêt à la spéculation, c’est possible !

  • la spéculation doit immédiatement être combattue par l’interdiction de ses outils (comme les CDS et le THF) et la sanction des traders et dirigeant·e·s des banques qui en sont à l’origine.
  • au-delà de la sanction, la fiscalité est une voie essentielle pour stopper la spéculation. Emmanuel Macron a récemment fait échouer un projet de taxe sur les transactions financières (TTF) défendu par huit pays européens dans le cadre d’une coopération renforcée. Aujourd’hui, l’utilité de la TTF, revendication portée par Attac dès sa création, est reconnue et c’est une première étape mais il faut aller jusqu’à sa réelle mise en oeuvre !
  • la séparation des banques de détail – les banques des particuliers et des petites et moyennes entreprises – et des banques d’investissement spécialisées dans les opérations de marché et la spéculation est une autre mesure nécessaire. Celle-ci, appliquée avec succès aux États-Unis et en France après la crise des années 1930, permettrait d’empêcher les banques de spéculer avec notre argent.

Nous pouvons agir !

“Pas avec notre argent !” c’est le mot d’ordre de la campagne menée par Attac et ses partenaires visant à ce que les citoyen·ne·s soient en mesure de contrôler l’utilisation qui est faite de leur argent par les banques.

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