Pourquoi taxer les super-profits, c’est important ?
La guerre en Ukraine et la crise inflationniste qui en a suivi s’est traduit par une violente dégradation du pouvoir d’achat de nombreux ménages, les prix ayant augmenté nettement plus vite que les salaires.
Mais ça n’a pas été la crise pour tout le monde : en effet, de nombreuses entreprises ont augmenté leurs prix non pas pour répercuter une hausse de leurs coûts de production, mais pour augmenter leurs marges. Ainsi, par exemple, entre fin 2021 et début 2023, le taux de marge des industries agroalimentaires est passé de 28% à 48% !
On a donc assisté à la fois à une paupérisation croissante de nombreux ménages en grande difficulté pour manger correctement ou payer leurs factures d’électricité, et à une explosion des profits de certaines entreprises, comme CMA CGM ou TotalEnergies.
Face à cette situation, a émergé la revendication d’une taxation des superprofits, c’est-à-dire un impôt sur les profits exceptionnels réalisés pendant cette période inflationniste, en complément de l’impôt sur les sociétés taxant les bénéfices.
Cet impôt s’inspire notamment de la taxation des profiteurs de guerre durant la Première Guerre Mondiale : en 1916, la France créait une « contribution extraordinaire sur les bénéfices exceptionnels ou supplémentaires réalisés pendant la guerre ». Il s’agirait aujourd’hui de faire contribuer les entreprises qui ont largement profité de la crise inflationniste.
Le RN contre la taxation des superprofits
Les macronistes se sont opposés à toute mesure ambitieuse, Bruno Le Maire allant même jusqu’à déclarer « Je ne sais pas ce qu’est un superprofit ». Le gouvernement n’a concédé qu’une modeste contribution sur les énergéticiens, qui n’a rapporté que 600 millions d’euros en 2023, au lieu des 12 milliards censés être attendus par Bercy, tandis que celle sur les pétroliers n’a rapporté que 69 millions.
Et le RN, qu’en pense-t-il ? Dans un grand numéro d’équilibriste, Jordan Bardella a appelé à une taxe sur les superprofits dans une interview sur France Inter le 12 mars 2023... alors que le 5 octobre 2022, au Parlement européen, Bardella et les eurodéputé·es du RN (ainsi que les eurodéputé·es macronistes, LR et Reconquête) avaient voté contre une proposition de taxation des superprofits sur l’ensemble des secteurs économiques. Tous les eurodéputé·es françai·es de gauche ont voté en faveur de cet amendement.
— -
Nos autres argumentaires :
- Vous voulez taxer les super-profits ?
- Vous voulez le rétablissement de l’impôt sur la fortune ?
- Vous voulez l’abrogation de la réforme des retraites ?
- Vous voulez l’abrogation de la loi immigration ?
- Vous voulez lutter contre les violences sexistes et sexuelles ?
- Vous voulez vraiment agir pour “toutes les femmes de France” ?