Pourquoi il faut abroger la loi immigration ?
En décembre 2023, la loi immigration fut votée par l’Assemblée Nationale par Renaissance, LR et le RN, tous unis pour restreindre les droits des immigré·es. Ce projet de loi comportait la réforme de l’aide médicale d’État (AME), l’allongement de la durée nécessaire aux étranger·es résidant légalement sur le territoire pour percevoir des allocations (allocations familiales et allocation logement) ou encore le durcissement des conditions de régularisation des travailleurs et travailleuses sans papier dans les secteurs en tension.
Même si beaucoup de dispositions ont été censurées par le Conseil constitutionnel, la loi immigration a marqué un tournant dans le quinquennat : la droite et le gouvernement, unis dans le même déshonneur, ont déplacé le débat politique encore un peu plus sur le terrain des mouvements d’extrême droite. Le RN a d’ailleurs salué « une énorme victoire idéologique de la préférence nationale ».
Les débats sur cette loi ont contribué à déchaîner les passions en stigmatisant les étranger·es, organiser le repli nationaliste, nier les solidarités, aggraver la pauvreté et l’exclusion et faire « sauter les digues » en légitimant un peu plus l’extrême droite, lui permettant ainsi de diffuser davantage ses idées et de se rapprocher du pouvoir.
Avec le RN, les immigré·es comme bouc-émissaires
Accusé·es d’être responsables à la fois de la montée du chômage, de la délinquance, des viols ou encore du déficit public, les immigré·es ont toujours été de véritables bouc-émissaires pour l’extrême-droite.
On se souvient des affiches du FN « 3 millions de chômeurs, ce sont 3 millions d’immigrés de trop ! La France et les français d’abord », affiches directement inspirées de celle du parti nazi dans l’Allemagne des années 1930 qui rapportaient le nombre de juifs au nombre de chômeurs. Les travaux des économistes sont pourtant sans appel : loin des fantasmes véhiculés par l’extrême-droite, l’immigration en France a contribué à l’accroissement de la population active et n’a pas augmenté le chômage ou réduit le salaire moyen sur le marché du travail.
De même, il est particulièrement odieux d’insinuer que ce sont les immigré·es qui seraient responsables des violences sexuelles en France, alors qu’il est solidement établi que les viols sont commis très majoritairement par les proches des victimes. Plus de neuf victimes de viol sur dix connaissaient leur agresseur ; les conjoints et ex-conjoints en représentent presque la moitié.
Enfin, le RN répète que « l’immigration coûte cher » et fait miroiter des milliards d’économies budgétaires en pointant du doigt « les aides sociales qui sont versées à des gens qui ne sont pas Français » ou « le coût de l’AME ». Là aussi, cela se fait en totale contradiction avec le consensus établi par les économistes : non l’immigration ne coûte pas cher aux finances publiques, elle rapporte plus de recettes qu’elle ne génère de dépenses !
Selon l’OCDE, en France, la contribution nette des immigré·es est estimée à 0,25% du PIB, en moyenne sur la période 2006-18. Car, contrairement aux fantasmes véhiculés par l’extrême-droite, la contribution des immigré·es aux recettes fiscales est suffisamment importante pour financer les dépenses publiques supplémentaires générées par leur arrivée. En effet, les immigré·es sont surreprésentés dans les classes d’âge les plus actives, entre 20 et 60 ans, période au cours de laquelle les montants des cotisations payées sont en moyenne supérieurs à ceux des avantages perçus.
Depuis la création du Front National par Jean-Marie Le Pen, la stigmatisation des immigré·es a toujours été le fond de commerce du parti d’extrême-droite. Ne soyons pas dupes : ce ne sont pas les immigré·es qui sont responsables de la montée de la pauvreté et de la précarité !
Nos autres argumentaires :
- Vous voulez taxer les super-profits ?
- Vous voulez le rétablissement de l’impôt sur la fortune ?
- Vous voulez l’abrogation de la réforme des retraites ?
- Vous voulez l’abrogation de la loi immigration ?
- Vous voulez lutter contre les violences sexistes et sexuelles ?
- Vous voulez vraiment agir pour “toutes les femmes de France” ?