[Note] Quel est le sens du débat sur la dette publique ?

Attac et la fondation Copernic publient aujourd’hui une note sur la dette publique. Face aux baisses d’impôts successives sans résultats probants en termes d’investissements et d’emploi, Vincent Drezet, Ophélie Gath, Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa et Dominique Plihon apportent leur contribution au débat. L’objectif : revenir sur le sens profond et le bilan des politiques néolibérales et de formuler des propositions alternatives.

« La France vit au-dessus de ses moyens ». Qui n’a jamais entendu cette formule aussi célèbre que trompeuse ? De Raymond Barre en 1976 à Pierre Moscovici (premier président de la Cour des comptes) en 2023, en passant par Pierre Gattaz (alors patron du Medef) et Manuel Valls en 2014, la formule ne cesse d’être martelée par les tenants des politiques néolibérales. Sa vocation ? Culpabiliser la population pour qu’elle accepte l’austérité budgétaire, ou, à défaut, qu’elle s’y soumette. De la même manière, les mesures consistant à « baisser les impôts » se succèdent, sans résultat probant en termes d’investissement et d’emplois. Pire, ces mesures contribuent à affaiblir le financement des politiques publiques tout en accroissant les injustices fiscales et sociales.

C’est pourtant dans cet esprit que le gouvernement prépare désormais son budget pour 2024, invoquant pour tenter de légitimer ses choix injustes une stratégie fondée sur des « assises des finances publiques », une « revue des dépenses publiques » ainsi qu’en vantant sa démarche « En avoir pour mes impôts » et son plan de lutte contre les fraudes aux finances publiques. En multipliant les annonces et les initiatives de ce genre, l’objectif est de montrer que les choix budgétaires procéderont d’une large concertation et, par conséquent, qu’ils sont légitimes puisque, au fond, « il n’y a pas d’alternative ».

Le gouvernement veut réduire les déficits publics et la dette publique, et, pour cela, il entend réduire les dépenses publiques, tout en continuant de refuser toute augmentation d’impôt ou de cotisation sociale (qu’on appelle couramment « prélèvements obligatoires »), et même les diminuer pour les entreprises. Telle est l’équation infernale conforme à son obsession, la seule politique possible selon lui. Celle-ci n’est toutefois évidemment pas sans conséquences. La réforme de l’assurance chômage, comme celle des systèmes de retraites, montrent la voie : l’affaiblissement de la protection sociale et des services publics doit permettre d’atteindre les objectifs budgétaires du pouvoir. N’en déplaise au gouvernement, il existe une alternative, poursuivant des objectifs sociaux et écologiques bien différents de la rentabilité, la financiarisation et la marchandisation, et qui relève des biens communs. En montrant que les politiques néolibérales sont non seulement injustes mais également inefficaces, la présente contribution revient sur les enjeux majeurs de la période et sur les moyens d’empêcher une austérité budgétaire qui aurait deux conséquences majeures : empêcher de faire face aux enjeux (réduire les inégalités, modérer le changement climatique et conduire la transition énergétique, etc.) et, par ses conséquences d’ores et déjà prévisibles en termes d’injustices de toutes sortes, favoriser l’accès au pouvoir de l’extrême droite.

Cette contribution a pour objectif de revenir sur le sens profond et le bilan des politiques néolibérales et de formuler des propositions alternatives dont l’objectif pourrait se résumer ainsi : orienter les politiques économiques vers davantage de justice fiscale, sociale et écologique. Abordant les enjeux touchant à la dette publique ainsi qu’aux politiques économique, monétaire et budgétaire, elle livre en 12 questions présentées sous forme de fiches les principales données et propositions.

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