[Action] Attac prélève Google à la source

jeudi 31 janvier 2019, par Attac France

Après Apple, 90 militant·e·s d’Attac ont mené une nouvelle action citoyenne ce jeudi 31 janvier, pour « prélever à la source » Google et l’empêcher de délocaliser son chiffre d’affaires dans les paradis fiscaux.

A Paris, la situation est des plus cocasses : le somptueux siège de Google France fait face au Centre des Finances Publiques du 9e arrondissement. S’ils le souhaitaient, les dirigeants du célèbre moteur de recherche n’auraient qu’à traverser la rue pour acquitter leur juste part d’impôt. Mais il n’en est rien. Larry Page et Sergey Brin, les deux princes fondateurs de Google, ont mis en place un système d’évasion fiscale massive pour amasser des centaines de milliards d’euros au détriment des pays dans lesquels ils exercent leurs activés.

Jamais à court d’imagination, les militant·e·s d’Attac ont profité de cette situation pour rejouer à leur manière une célèbre scène de Robin des bois. Devant le siège de la multinationale, un prince Google endormi sur ses montagnes d’argent. De l’autre, les Finances publiques auxquelles il manque chaque année des dizaines de milliards d’euros du fait de l’évasion fiscale. Entre les deux, une bande de Robin d’Attac calmes et déterminés ont installé un ingénieux système de poulies afin de prélever les milliards de Google à la source, avant qu’ils ne soient transférés artificiellement dans les paradis fiscaux.

Voir plus de photos de l’action.

Cette action s’est déroulée en présence de :

  • Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble !
  • Elsa Faucillon, députée communiste
  • Anne Guyot-Welke, porte-parole de Solidaires Finances Publiques
  • Cathy Billard, membre de la direction du NPA
  • Alma Dufour, chargée de plaidoyer aux Amis de la Terre
  • Dominique Plihon, porte-parole d’Attac France

Google France délocaliserait au moins 85% de son chiffre d’affaire

Début 2019, la presse révélait que le groupe Alphabet, société-mère de Google, était un adepte du « sandwich irlando-néerlandais ». En 2017, une filiale irlandaise d’Alphabet a ainsi transféré 19,9 milliards d’euros vers une entreprise néerlandaise sans employé, puis vers une société écran aux Bermudes, évitant à l’entreprise des milliards de dollars d’impôts [1].

Toujours en 2017, la filiale française de Google déclarait un chiffre d’affaires de 325 millions d’euros et payait 14 millions d’euros d’impôts sur les bénéfices, un montant ridicule par rapport au chiffre d’affaires effectivement réalisé. Le marché de la publicité sur les moteurs de recherche, dominé à près de 90% par Google, s’élevait à lui seul à 2 milliards d’euros cette année là [2]. Selon nos estimations, Google France délocaliserait plus de 85% de son chiffre d’affaires français.

« Taxe GAFA » versus « taxe Attac »

Avec sa « taxe GAFA », le gouvernement français prétend qu’à partir du 1er janvier 2019, les géants du numérique vont enfin payer leur juste part d’impôts. Sur quels critères compte-t-il s’appuyer pour appliquer sa taxe de 3 % ? Le chiffre d’affaires que ces multinationales veulent bien déclarer ou sur leur chiffre d’affaires réel ? Et comment l’évaluer ?

Si le gouvernement veut vraiment mettre fin à ce scandale, Attac propose plutôt de prélever une partie des bénéfices mondiaux des multinationales en s’appuyant sur des critères d’évaluation de leur activité réelle dans chaque pays : nombre d’employé·e·s , usines, magasins, montant des ventes ou encore parts de marché. Appelée taxe globale ou taxe unitaire, cette mesure permettrait de neutraliser durablement les transferts artificiels de bénéfices vers les paradis fiscaux [3].

Alors que les français·e·s découvrent en ce moment leurs premières fiches de paye intégrant le prélèvement à la source et que le mouvement des gilets jaunes a mis le thème de la justice fiscale au centre des débats, Attac entend poursuivre son travail de fond et ses actions jusqu’à ce que les multinationales payent enfin leur juste part d’impôt.

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