Mardi 17 avril au matin : la situation à Notre-Dame-des-Landes

mardi 17 avril 2018, par Geneviève Coiffard-Grosdoy

Je suis toujours à Notre-Dame-des-Landes. Voici un point rapide sur la situation ce mardi matin. J’ai eu écho du fait que certain.es sont très inquiets que la zone serait désormais au mains des plus ultras radicaux violents barricadiers, chose fausse abondamment diffusée par un paquet de médias.

Ce fut un beau week-end

Samedi 14 avril 2018, à Nantes, il y avait deux manifestations appelées : celle -syndicale- du mouvement social, annoncée depuis très longtemps à l’avance à 14h30, a rejoint à 16h30 en presque totalité la manifestation de soutien à Notre-Dame-des-Landes.

Le très beau succès de la mobilisation de dimanche 15 avril nous a montré, mais aussi à la préfecture et à l’État, la persistance du soutien de nos voisin.e.s plus ou moins proches (et très éliogné.e.s géographiquement pour certain.e.s) : c’est l’exigence de survie et de développement de tout ce qui se vit sur la ZAD en termes
d’expérimentations sociales, agricoles, culturelles
... qui était posée ici, bien au-delà des exigences du seul abandon de l’aéroport. Bien sûr certain.e.s en sont resté.e.s à l’atteinte de ce seul objectif, mais le mouvement demeure puissant, et d’une énergie inouïe, comme ont pu le montrer la reconstruction express d’une structure en bois pour la future halle du non-marché au Gourbi, par les charpenti.er.ère.s d’abracadabois, et le transport par 300 personnes de cette charpente de 2 tonnes vers le Gourbi. Nous avons repris les bâtons du serment du 8 octobre 2016, ils ont été mis en protection lors de l’assemblage.

Bien sûr, et nous le savions, la dite structure a été tronçonnée et détruite lundi matin après que les voltigeurs de la police aient descendu les personnes grimpées dessus. Mais ce pari plutôt dingue a été tenu comme le gigantesque symbole de notre volonté de construire et (re)construire.

Reconstruire ne signifie pas tout refaire dans l’instant, à l’identique et au même endroit. Ce sera certainement l’occasion d’une vraie réflexion sur ces questions (habitat, préservation des zones humides, des espèces rares...).

Hier soir en Assemblée des Usages le principe d’une rencontre avec la préfète (à se demande) a été adoptée, avec définition du cadre... La date n’est pas encore fixée.

Les personnes dont les habitats ont été détruits sont toujours sur place, et pas prêtes à abandonner la lutte. Si la situation est difficile, car l’ultimatum du 23 avril est pris très au sérieux, le front demeure uni de l’exigence de conventions d’occupation précaire collective, avec des projets agricoles mais pas uniquement.

Non le catastrophisme n’est pas à l’ordre du jour...

Récit de Geneviève Coiffard-Grosdoy

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