Les Attac d’Europe ont également suivi, avec la même attention, l’extraordinaire éclosion d’initiatives nées sur ce territoire occupé pour le défendre. Ils ont compris la spécificité de cette zone et de cette période où la lutte d’une part, et la construction d’une vie solidaire d’autre part, sont inextricablement liées.
Aujourd’hui, le travail d’une médiation de six mois a validé de manière irréfutable les arguments de l’opposition au projet et a reconnu la faisabilité d’une solution moins coûteuse en ressources naturelles et en fonds publics, la mise à niveau de l’actuel aéroport.
La décision de Emmanuel Macron est intervenue le 17 janvier dernier. Il est logique qu’elle ait conclue à un abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, vu l’engagement proclamé du président dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Pour autant, cette décision ne peut être le feu vert à une évacuation de la ZAD que rien ne légitimerait, et à laquelle la population saurait, comme en 2012, s’opposer. Au contraire, cette victoire de la raison doit permettre une nouvelle phase, celle de la pérennisation des expériences qui sont nées et se sont développées sur la ZAD, celles qui réinventent d’autres mondes possibles.
Les « bottes secrètes », les « outils » dont les opposant·e·s disposent sur la ZAD s’appellent détermination, imagination, solidarité. Ils s’en sont dotés collectivement. Rien à voir avec les fantasmes de journalistes ou pro-aéroport haineux qui ne supportent pas que se construisent pas à pas sur la ZAD, depuis des années, des formes de vie, d’habitats et d’activités économiques fondées, non sur la concurrence libre et non faussée, mais sur le partage des communs et le soin du vivant. Ces valeurs sont partagées avec bien d’autres luttes contre des grands projets inutiles, imposés et nuisibles, et pour la réappropriation des communs, ils continueront à les soutenir activement dans la nouvelle phase de la lutte qui s’ouvre pour eux.
Les Attac d’Europe soutiennent les initiatives, déjà largement réfléchies et en cours de construction, qui permettront la poursuite de la vie sur la ZAD, de ce qui s’y expérimente, en particulier la gestion collective des terres et biens communs, par une entité juridique issue du mouvement de lutte.
Ils appellent à la grande mobilisation nationale et au-delà qui doit réaffirmer le très large soutien que cette lutte a su susciter. Comme exprimé en octobre 2016 par le « serment des bâtons » proclamé par des dizaines de milliers de personnes affirmant qu’elles viendraient si nécessaire reprendre le bâton planté sur la ZAD.
Mobilisons-nous massivement sur la ZAD le 10 février, à 10 h 30..