Les Faucheurs de chaises ouverts au dialogue avec BNP Paribas et déterminés à poursuivre les actions

Les Faucheurs de chaises maintiennent l’appel aux actions et à la mobilisation pour le procès de Florent Compain le 11 avril à Bar-le-Duc. La déclaration de BNP Paribas de ne pas se porter partie civile n’annule pas le procès, et n’apporte pas de réponse aux activités de la banque favorisant l’évasion fiscale et aggravant le dérèglement climatique. Les Faucheurs de chaises se déclarent disponibles pour un dialogue constructif avec BNP Paribas sur ces différents sujets.

Hier mardi 28 février, BNP Paribas a annoncé ne pas se constituer partie civile et renoncer à demander des dédommagements à Florent Compain, président des Amis de la Terre France. Ce Faucheur de chaises [1] est poursuivi en justice par BNP Paribas pour avoir participé à une réquisition citoyenne de chaises à Nancy en novembre 2015, et doit comparaître au tribunal de Bar-le-Duc le 11 avril.

Cette déclaration de BNP Paribas est faite au lendemain de lettres envoyées par les Faucheurs de chaises aux directrices et directeurs de plus de 200 agences BNP Paribas dans les régions de Paris, Nancy, Bayonne, Rouen, Besançon, Angers, Tarbes, Tours, Côte d’Or, lundi 27 février. Ces lettres annonçaient directement aux agences la reprise prochaine des actions dans la perspective du procès du 11 avril et précisaient : «  Nous vous prions d’en avertir votre personnel, sachant que comme par le passé, nos actions sont absolument pacifiques et non-violentes, et nos militant·e·s profondément respectueux·ses des salariés de la BNP. »

Les Faucheurs de chaises rappellent qu’ils n’ont jamais procédé à des « intrusions violentes » comme l’évoque BNP Paribas. Les actions de réquisitions citoyennes de chaises ont toujours été menées dans des agences ouvertes au public, dans le plus grand calme, et en prenant toujours soin d’expliquer aux personnels présents l’action qui était menée. Ces actions sont menées en toute transparence et photographiées et filmées par les Faucheurs eux-mêmes et par les médias, invités aux actions [2]. Les plaintes déposées par BNP Paribas concernent d’ailleurs l’emport de chaises et non de supposées violences. Comme Jon Palais, le premier faucheur de chaises poursuivi par la BNP, Florent Compain est ainsi poursuivi pour « vol en réunion » et non pour violences.

Les Faucheurs de chaises prennent acte de la volonté de BNP Paribas de ne pas demander réparation pour les chaises emportées — et depuis remises à la justice le 8 février 2016 à Paris à l’occasion de l’ouverture du procès de Jérôme Cahuzac. Cette absence de constitution de partie civile de BNP Paribas n’a pas d’effet sur les poursuites engagées qui suivent leur cours, et n’annule pas la convocation en justice de Florent Compain à Bar-le-Duc le 11 avril, toujours poursuivi pour « vol en réunion ».

Nous appelons à l’arrêt des poursuites contre les Faucheurs de chaises et maintenons notre appel aux actions dans les agences BNP, toujours de manière non-violente, jusqu’au 11 avril, et notamment lors de la Semaine mondiale d’actions #StopParadisFiscaux qui se tiendra du 1er au 7 avril. Le 11 avril, une mobilisation aura lieu à la fois à Bar-le-Duc où se tiendra le procès, et à Paris devant le siège de BNP Paribas, au 16 boulevard des Italiens.

Nous rappelons que BNP Paribas est la banque française qui a le plus de filiales dans les paradis fiscaux et celle qui y réalise le plus gros volume de bénéfices. Elle participe ainsi au système de l’évasion fiscale en bande organisée qui prive les pouvoirs publics de moyens pour répondre aux besoins des populations les plus vulnérables, ainsi que pour répondre aux défis de la transition écologique et énergétique. BNP Paribas contribue en outre à aggraver la crise climatique en finançant des projets d’énergies fossiles dévastateurs et leurs promoteurs irresponsables, alors qu’elle s’est engagée à tout faire pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris de limiter l’augmentation de la température globale de la planète bien en dessous du seuil de +2 °C, voire à +1,5 °C. Son soutien au terminal d’exportation de gaz de schiste situé dans la vallée du Rio Grande aux États Unis, dévastateur pour le climat, est d’ailleurs dénoncé dans un rapport rendu public aujourd’hui même [3].

Les Faucheurs de chaises ont toujours été ouverts au dialogue et en faveur d’un débat public, et sont disponibles pour une rencontre avec la direction de BNP Paribas, en espérant un dialogue constructif et des engagements sur l’ensemble de ces sujets extrêmement préoccupants.

P.-S.

Photo : Sébastien Fauvel

Notes

[1Plateforme de mobilisation citoyenne contre l’évasion fiscale et pour la transition écologique, lancée notamment par les Amis de la Terre, ANV-COP 21, Attac, Bizi, et Solidaires Finances Publiques, ainsi que diverses personnalités comme Claude Alphandery, Alain Caillé, Susan George, Edgar Morin ou Patrick Viveret

[2Vidéo de la réquisition de chaises du 19 octobre 2015 pour laquelle Jon Palais avait été poursuivi par BNP Paribas : https://vimeo.com/145867842

[3Rapport « BNP Paribas exporte le chaos climatique » des Amis de la Terre France, Rainforest Action Network, et Save RGV from LNG : http://www.amisdelaterre.org/Gaz-de-schiste-un-nouveau-rapport-accuse-BNP-Paribas-d-exporter-le-chaos.html

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