Appel international à la réquisition citoyenne de chaises

mardi 8 décembre 2015, par Attac France

Le sommet des 196 chaises qui a eu lieu dimanche 6 décembre 2015 a été un grand moment de jubilation pour les centaines de faucheurs de chaises et de complices rassemblés à Montreuil pour l’occasion. Ils ont proclamé leur détermination à poursuivre leurs actions et ont appelé à internationaliser le mouvement des faucheurs de chaises.

Les paradis fiscaux constituent un véritable trou noir de la finance mondiale où s’engouffrent au moins vingt mille milliards de dollars (d’après Tax Justice Network). Au moment où la négociation mondiale sur le climat achoppe sur les questions du financement de la lutte contre le dérèglement climatique, laisser se perpétuer ce détournement massif d’argent public est non seulement irresponsable mais criminel. Les paradis fiscaux sont aussi au cœur de l’économie mondiale du crime sous toutes ses formes : drogue, ventes d’armes, terrorisme, blanchiment d’argent sale.

C’est pour poser publiquement ce problème, qui reste trop souvent confiné à des milieux spécialisés, qu’un mouvement symbolique non violent est né au pays basque pour protester contre l’évasion fiscale organisé par la banque HSBC, puis s’est étendu en France, en Belgique et en Suisse à toutes les banques pratiquant l’évasion fiscale. 196 chaises ont ainsi été réquisitionnées dans les agences de ces banques par les Faucheurs de Chaises afin de faire le lien entre l’évasion fiscale organisée par de nombreuses banques et le manque de financements pour le climat, notamment les cent milliards de dollars annuels promis dès 2020 aux pays en développement pour financer l’adaptation climatique.

196 délégués de la société civile du monde entier, représentant une diversité de cultures et de mouvements engagés dans la lutte contre les dérèglements climatiques, se sont ainsi donnés rendez vous pour siéger au « Sommet des 196 Chaises » le 6 décembre, lors du Forum Climat à Montreuil, dans un sommet citoyen mondial auquel participaient également plusieurs acteurs majeurs de la société civile mondiale : John Christensen (Tax Justice Network), Aissatou Diouf (Enda), Bill McKibben (350.org), Lidy Nacpil (Jubillee South – Asia/Pacific Movement on Debt and Development), Vandana Shiva (Navdanya) et Aurélie Trouvé (Attac France).

Ce mouvement de désobéissance civique non violent veut obliger les tricheurs et les fraudeurs fiscaux à respecter les exigences de contribution qui sont celles de tous les citoyens. Il va maintenant se poursuivre et s’étendre au plan international.

Des personnalités comme Marcos Arruda (économiste brésilien), Hindou Oumarou Ibrahim (coordinatrice de l’association des femmes peules autochtones du Tchad), Anabella Rosenberg (syndicaliste), Yeb Saño (négociateur philippin à la COP 21), Txetx Etcheverry (Alternatiba), Susan George et d’autres porte-paroles des cinq continents ont proclamé lors de ce sommet citoyen mondial les « solutions des peuples pour financer la transition » : taxe sur les transactions financières, taxe carbone, restructuration des dettes publiques, création monétaire pour le climat et l’emploi, désinvestissement des combustibles fossiles…

C’est dans cet esprit que nous appelons l’ensemble des mouvements citoyens du monde entier à utiliser cette méthode simple, non violente et créative, pour placer au cœur du débat public mondial cette question de l’évasion fiscale et des paradis fiscaux et obtenir enfin la mise en œuvre effective de décisions plusieurs fois annoncées mais régulièrement étouffées sous la pression des lobbies financiers.

Retrouvez les photos de soutien reçues durant le Village Mondial des Alternatives par des citoyen·ne·s souhaitant dénoncer l’évasion fiscale pratiquée en toute impunité par les banques.

Retrouvez l’appel en anglais à diffuser largement dans vos réseaux.

P.-S.

Crédit photo : ANV-COP 21

J’agis avec Attac !

Je m’informe

Je passe à l’Attac !

En remplissant ce formulaire vous pourrez être inscrit à notre liste de diffusion. Vous pourrez à tout moment vous désabonner en cliquant sur le lien de désinscription présent en fin des courriels envoyés. Ces données ne seront pas redonnées à des tiers. En cas de question ou de demande, vous pouvez nous contacter : attacfr@attac.org