Le G7 sur la voie du chaos climatique

dimanche 25 août 2019, par Maxime Combes

Le G7 est né du choc pétrolier de 1973. Il a grandi pour « stabiliser » l’économie mondiale et a (mal) vieilli pour essayer d’assurer la domination de ses pays membres. C’est peu dire que la protection de l’environnement ou la lutte contre les dérèglements climatiques n’est pas vraiment dans son ADN. Par la force des choses, le G7 a pourtant été contraint de s’y intéresser.

Réuni à Tokyo début mai 1986 quelques jours à peine après le début de la catastrophe de Tchernobyl, le G7 s’est attaché à garantir (sic) au reste du monde la sûreté nucléaire civile : « l’énergie nucléaire est et restera une source d’énergie de plus en plus largement utilisée » affirma-t-il pour sauver l’industrie nucléaire de l’opprobre mondial. Dès l’année suivante, le G7 de Venise se félicitait « des progrès importants accomplis » en matière de « sûreté dans la gestion de l’énergie nucléaire ». Lorsque le G7 devint G8 –avec l’intégration de la Russie –, il prit également l’engagement d’œuvrer contre la prolifération nucléaire militaire (Moscou 1996).

C’est lors du G7 de Venise en 1987 que le terme « changement climatique » apparaît pour la première fois dans un communiqué final, comme l’un des sujets environnementaux auquel le G7 doit faire face. Il faudra néanmoins attendre le G7 de L’Aquila (Italie) en 2009 pour trouver un engagement chiffré, que le G7-G8 n’osa plus renouveler. Depuis, le G7 fait, au mieux, du surplace. Hors de question pour ses membres d’accepter de remettre en cause son orientation néolibérale, productiviste et croissantiste : désinvestissement des énergies fossiles et régulation des activités climaticides n’ont pas droit de cité. Les priorités n’ont pas changé. Les vieux réflexes pavloviens sont toujours là et le G7 contribue à creuser un peu plus le fossé entre la globalisation économique et la réalité de la catastrophe climatique et écologique.

Par contre, le spectacle est désormais garanti : face à Donald Trump, les six autres signeront le communiqué final. Le premier sera mis à l’index, les autres félicités. Sans que cela n’ait aucune incidence sur la réalité de leurs politiques qui nous conduisent vers un réchauffement de 3 à 4° C. Plutôt que dépenser des millions d’euros pour réunir un G7 dans un hôtel surprotégé, il serait préférable de créer un tribunal international pour juger les crimes climatiques. Nul doute que l’inaction irresponsable des dirigeants du G7 leur vaudrait comparution immédiate.

Maxime Combes (mai 2019)

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