Attac en 2023 : vingt-cinq années de luttes, et ça va continuer de plus belle !

mercredi 27 septembre 2023, par Attac France

Depuis sa création en 1998, Attac se mobilise pour montrer, dans les idées et dans les actes, qu’un autre monde est bel et bien possible. Retour sur ce quart de siècle pendant lequel notre association a mené des combats essentiels et s’est elle-même transformée tout en gardant son cap résolument altermondialiste.

Juin 1998 : Attac est créée, à la suite de l’appel d’Ignacio Ramonet dans Le Monde Diplomatique en décembre 1997, pour s’opposer à la mondialisation financière et à la spéculation qui dévastent alors les pays dits « émergents » d’Asie.

Présente dans une trentaine de pays, Attac est depuis devenue une composante majeure du mouvement altermondialiste. Définie par ses fondateurs comme une « association d’éducation populaire tournée vers l’action », Attac met l’accent sur la solidarité internationale pour lutter contre l’emprise de la finance à l’échelle internationale.

Elle mène cette bataille avec un mot d’ordre commun : « Un autre monde est possible ! », et la conviction que le mouvement social international tient un rôle central pour déjouer les pièges de la mondialisation néolibérale et mettre en œuvre des alternatives au système dominant.

L’année 2023 est l’occasion pour Attac de « fêter » ses vingt-cinq ans, et surtout de dresser un bilan afin de poursuivre son action avec une vigueur renouvelée. D’autant plus que la période actuelle recèle d’importantes menaces qui sont autant de défis pour le mouvement altermondialiste : la montée de la xénophobie face aux migrant·es, qui remet en cause le droit fondamental à la liberté de circulation des personnes, l’accroissement des inégalités dans le monde, les guerres qui s’attaquent aux droits fondamentaux et à la démocratie.

Face à ces menaces, la stratégie internationaliste d’Attac est plus que jamais d’actualité. Elle s’est manifestée, dès ses origines, par l’organisation et la participation aux temps forts de mobilisation du mouvement altermondialiste, à savoir les contre-sommets, les Forums sociaux mondiaux, les Universités d’été européennes, la marche internationale contre la guerre en Irak en 2003… Avec pour objectif de défendre les biens communs de l’humanité que sont la paix, la planète et son climat.

Attac a été à l’avant-garde de nombreux combats contre le capitalisme mondialisé, qui conduit à la surexploitation des personnes et de la nature. Ce fut d’abord la lutte contre la finance, symbolisée par la taxe Tobin, instrument de lutte contre la spéculation sur les marchés internationaux. Depuis la création d’Attac, le principe de la taxation des transactions financières est aujourd’hui reconnu, mais n’a pas encore été mis en application, de même que le renforcement de la régulation financière, face au pouvoir exorbitant des lobbys financiers.

Très vite, les actions d’Attac se sont élargies pour s’opposer aux offensives des tenants de la « mondialisation heureuse ». Ce fut en particulier la lutte contre l’Europe néolibérale, notamment lors du référendum en 2005 pour refuser la constitutionnalisation des politiques économiques néolibérales. Au terme d’une grande campagne d’éducation populaire, le rejet du traité constitutionnel a constitué une victoire de premier plan, même si cette victoire a été confisquée trois ans plus tard avec le Traité de Lisbonne, véritable déni de démocratie.

Attac s’est également opposée aux traités de libre-échange qui mettent en concurrence les peuples au plus grand bénéfice des entreprises multinationales. Elle a contribué de manière décisive au collectif Stop TAFTA, opposé au « grand marché transatlantique » qui prenait la forme d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis. La mobilisation internationale a contribué à enliser les négociations de l’accord qui a finalement été abandonné. Aucune raison de désarmer pour autant : de nombreux autres accords de libre-échange et d’investissement sont encore en cours de négociation par la Commission européenne, comme l’accord UE-Mercosur.

Attac a participé activement aux mobilisations pour défendre les biens communs et faire de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité pour l’avenir de l’humanité, comme ce fut notamment le cas en 2015 à l’occasion de la COP 21 à Paris ; et plus récemment lors de la mobilisation contre les méga-bassines à Sainte-Soline.

L’association a toujours cherché à marcher sur deux jambes : d’une part, l’expertise et la pédagogie, comme l’attestent ses nombreuses publications destinées à un large public. Les analyses de l’association, dont la qualité est largement reconnue, ont fait leur chemin dans l’opinion publique et auprès des responsables politiques, notamment dans les domaines des banques, de la finance et du libre-échange.

De l’autre, l’action citoyenne, qui figure dans le nom d’Attac. Depuis plusieurs années, face aux multinationales qui sont les acteurs dominants de la mondialisation néolibérale, et qui bénéficient le plus souvent du laisser-faire, voire de la collusion des gouvernements, nous mettons en œuvre une stratégie de désobéissance civile. L’objectif : alerter les citoyen·nes et créer un nouveau rapport de force face à nos adversaires.

Ainsi, la lutte contre l’évasion fiscale, qui demeure une priorité d’Attac en raison de ses effets négatifs sur les politiques publiques et les inégalités, a récemment pris la forme d’actions de réquisition de chaises dans les agences de BNP Paribas, et d’occupation festive dans les « Apple stores ». Ce qui a donné lieu à deux actions en justice contre Attac en 2018, qui se sont traduites par une victoire : la reconnaissance, par la justice, du bienfondé de nos actions comme relevant de l’intérêt général. Apple a même été condamnée à rembourser Attac de ses frais de justice ! Cette victoire en appelle d’autres et Attac entend bien poursuivre dans la voie de la résistance active face aux multinationales et aux défenseurs de la mondialisation néolibérale.

La force d’Attac est d’être composée à la fois d’adhérent·es, forces vives des comités locaux et donc de l’association, et de personnes morales (associations, médias, syndicats) qui lui permettent d’être en prise avec le reste du mouvement social et de la société. Les fondateurs apportent au travers de leurs compétences et de leurs analyses une plus-value qui nous nourrit.

Les comités locaux démultiplient à l’échelle locale ce qui fait la pertinence d’Attac ; au plus près des réalités de leur environnement local, ils en tirent souvent une expertise qu’ils réinjectent ensuite dans les canaux collectifs, entre autres par le biais de la rencontre des comités locaux (anciennement Conférence nationale des comités locaux - CNCL). Ils participent également à l’échelle locale aux collaborations et partenariats qui sont l’ADN du mouvement.

C’est cette diversité et cette force que nous souhaitons célébrer à l’occasion de nos vingt-cinq ans : de l’expertise à l’action, en passant par l’éducation populaire, Attac reste un mouvement vivant qui s’invente en cheminant, avec les contributions et les apports de toutes et tous.

Un collectif d’Attac

Pour en savoir plus sur les festivités à l’occastion des 25 ans d’Attac, c’est ici !

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