Le G7 a déjà sauvé le monde plusieurs fois

samedi 4 mai 2019, par Maxime Combes

Ils partirent à cinq, en 1974, à la suite du premier choc pétrolier. Ils furent six dès 1975, puis sept en 1976, lorsque l’Italie puis le Canada rejoignirent les États-Unis, le Japon, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. En 1997, la Russie se rallia à ce club hyper select pour former le G8, avant d’être suspendue en 2014 puis exclue en 2017. Entre temps, ils ont sauvé le monde plusieurs fois.

Dès 1975, ils stabilisèrent l’économie mondiale. Une réussite. En 1980 à Venise, ils décidèrent d’éradiquer le terrorisme international. Avec succès. Suite à ses premiers résultats, le G7 décida d’élever son ambition  : assurer le développement des pays du Sud. Pour cela, dès 1979, le G7 invita la Banque mondiale et le Fonds monétaire international à mettre en œuvre des «  plans d’ajustement structurel  ». La tâche était ardue. L’invitation fut donc maintenue tout au long des années 1980 afin d’instaurer une économie de marché dynamique et de lever les obstacles qui empêchaient jusque-là les pays pauvres d’être prospères. Comme chacun sait, le succès fut là aussi au rendez-vous et le G7 se congratula. Il régnait sur le reste du monde. La pauvreté mondiale explosa  ? En 2005, à Gleneagles en Ecosse, la rock star Bono obtint du G7 que celui-ci «  en finisse avec la pauvreté  » (Make poverty history). Les résultats furent immédiats. Tout comme en matière environnementale. Dès 1986 à Tokyo, puis à Moscou en 1996, le club des 7, puis des 8, garantit au reste du monde la sûreté nucléaire civile et la fin de la prolifération nucléaire militaire. Depuis, nous sommes débarrassés de ces risques-là, n’est-ce pas ? Quant au réchauffement climatique, le G8 de l’Aquila en 2009 y a mis fin en le contenant en-deçà de 2 °C et en réduisant ses propres émissions de 80 % d’ici à 2050.

Le G7 est désormais en manque de défis systémiques. Les commentateurs sont déboussolés. Ils en sont réduits à se demander si le G7 n’est pas devenu un G1+6, consacrant la puissance américaine face à l’impuissance européenne, ou un G6+1, indiquant l’isolation des États-Unis face à l’affirmation des six autres pays membres historiques du G7. Théâtre annoncé des divisions entre «  puissances occidentales  », le prochain G7 masque mal l’impasse dans laquelle il nous enferme  : défendre le monde tel qu’il est plutôt qu’inventer le monde de demain, celui qui pourrait résoudre les grands défis auxquels nous sommes confronté·e·s. Des défis que le G7 ne saura résoudre. Son histoire est là pour en attester.

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