Pourquoi la réforme des retraites est une opportunité pour BlackRock (et Amundi, Vanguard, Axa, BNP...) ?

mardi 7 janvier 2020, par Attac France

Contrairement à ce que prétend Emmanuel Macron, ce ne sont pas les femmes ou les précaires qui seront les « grands gagnants » de la réforme des retraites, mais bien les multinationales qui commercialisent ou gèrent les produits d’épargne-retraite. Explications.

La loi PACTE, votée en 2019, crée un nouveau dispositif d’épargne retraite, le PER (Plan Epargne Retraite). Mais les français·e·s restent très prudent·e·s avec leur épargne : sur les 11 000 milliards € de patrimoine des ménages français, seulement 230 milliards sont placés dans les dispositifs d’épargne retraite. 

La réforme par points va entraîner une baisse quasi-généralisée des pensions, ainsi qu’une plus grande incertitude sur ce que l’on recevra une fois à la retraite (puisque la valeur du point pourra évoluer). Qui dit pensions plus basses et incertaines dit tentation, pour celles et ceux qui en ont les moyens, de compléter leur retraite par de l’épargne privée. 

De plus, le gouvernement prévoit que les 300 000 français·e·s les plus riches ne cotiseront plus pour leur retraite personnelle au-delà d’environ 10 000 € par mois. Au delà de cette somme, leurs revenus seront prélevés d’un taux de 2,81%, afin de financer le système général mais sans ouverture de droits nouveaux à la retraite. Mais cette proposition, présentée comme une mesure de solidarité par le gouvernement, va de fait entraîner une perte de cotisations estimée par les services de l’Agirc-Arrco à 4,8 milliards € par an. Et elle va inciter les hauts revenus à prendre une épargne complémentaire par capitalisation pour tenter de « maintenir » leur niveau de retraite. 

Et qui est dans les starting blocks pour prendre une part du gâteau si les Français·e·s épargnent davantage pour leur retraite ?  

Axa, AG2R, les branches assurance des banques françaises, SwissLife, CNP assurances, Generali... qui vendent des produits d’épargne-retraite. Et puis BlackRock, Vanguard, mais aussi les français Amundi, AXA IM, BNP Paribas Asset management, ainsi que tous les fonds d’investissement à qui les premiers vont confier la gestion de cette épargne et qui salivent déjà des perspectives qui s’ouvrent à eux. 

Pourquoi s’en prendre à BlackRock ?
BlackRock est le numéro 1 mondial de la gestion d’actifs avec près de 7 000 milliards de $ gérés pour ses clients, dont de nombreux fonds de pension. Fort de sa toute puissance, BlackRock mène un intense lobbying auprès des gouvernements pour influencer les lois en sa faveur : soit toujours plus de fonds à placer sur les marchés financiers.

Les milliards de « smarties » de l’épargne-retraite des français·e·s intéressent donc BlackRock et les autres géants du secteur. Et ce marché de l’épargne retraite serait clairement boosté par la réforme des retraites d’Emmanuel Macron : la capitalisation risque de devenir indispensable pour conserver une retraite suffisante. Mais cela revient à confier notre avenir aux multinationales et aux marchés financiers qui risquent de se casser la figure à la prochaine crise financière...

Et à ce moment là, qui devra payer ?

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